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UE1

13/01/05

 

 

 

LES FONDEMENTS DES DISCIPLINES EN SCIENCES SOCIALES – 3 –

 

 

 

 

Les rapports mutuels entre la sociologie et la psycho-sociologie :

 

La psychosociologie reste un genre mineur en France.

A la fin du 19-me, la psychologie et la sociologie se sont affrontées ; affrontement qui a donné lieu à la pychosociologie.

Il n’y a pas eu de lutte entre la sociologie et l’anthropologie, qui s’occupait de pays lointains, donc ne représentait pas une menace.

Mais il y a eu concurrence entre socio et pycho, entre les disciplines et les personnes qui représentaient ces disciplines.

 

Il est difficile de diviser la compréhension du réel par des cloisons étanches. Mais tout se passe comme si pendant un temps, pour s’institutionnaliser, les disciplines devaient se différencier, en opposition.

Les concurrences ne se manifestent pas de la même manière selon les pays.

 

En France, la sociologie s’est érigée contre ou au dessus de la la psycho ; et en se différenciant de l’histoire.

 

(Durkheim utilise l’histoire puisque selon lui la cause d’un fait social doit être recherchée dans les faits sociaux antérieurs ; il y a historicité.

Il dit que l’histoire est importante mais secondaire ; c’est un des éléments mais en aucun cas une discipline centrale.

NB : l’histoire à la fin du 19ème était une histoire événementielle ; des dates ; on était en pleine consolidation de la 3ème république : l’histoire était légitimation des ordres anciens et présents ; ou histoire en nostalgie d’un ordre ancien…)

 

En Allemagne, la sociologie telle que la pratique Weber s’oppose aux économistes, dont les théories sont auto-référencées (du calcul pour du calcul). Weber montre le lien entre le maniement de l’argent et un type de culture, de psychisme.

 

Souvent, des clivages président à la naissance d’une disciplines ; 20 ou 30 ans après, (à la mort de leurs auteurs) les conflits s’éteignent. Des successeurs apparaissent. Il y a aussi le besoin de renouveler ces disciplines.

 

Ex : les successeurs de Durkheim, ont puisé chez des chercheurs étrangers.

En philosophie, Sartre avait comme principal souci de s’opposer à la pensée de Gide ; il s’est nourri de la pensée de Hüsserl, la subjectivité : a abouti à la philosophie existentialiste. C’est un processus…

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En France avec A Comte, ça partait mal : il n’avait pas voulu entendre parler de la pychologie.

 

La psychologie :

Est apparue dans la deuxième moitié du 19ème, du croisement de la philosophie et de la médecine. (qui a aussi connu son essor au 19ème).

Ø      C’est une démarche à caractère scientifique issue de l’introspection et de l’analyse des faits de conscience.

Ses origines :    -     le « cogito ergo sum » de Descartes

-          l’attitude de confession

-          l’exaltation du sentiment chez les romantiques (début 19ème)

 

Théodule RIBOT (1839/1916) a fondé une théorie psycho-physiologiquede la personnalité, avec une hiérarchisation des processus mentaux, qui va du simple au complexe.

Maladie de la mémoire, de la volonté, psychopathologie de l’attention…

Durkheim n’était pas d’accord avec l’idée que la psychologie individuelle entrait dans la compréhension des phénomènes sociaux. Il avait une vision organiciste de la société.

Durkheim hiérarchise les disciplines, les sciences sociales, et place la sociologie tout en haut (un peu comme Comte mais pas de façon aussi absolue que lui).

(L’objectif de la socio pour Durkheim : stabiliser la 3ème république).

 

Les règles de Durkheim :

1-      Les faits sociaux consistent en des manières d’agir, de penser et de sentir extérieures à l’individu, et qui sont douées d’un pouvoir de coercition, en vertu duquel ils s’imposent à lui.

L’individu est conditionné par des règles dont il n’est pas conscient.

2-      il faut considérer les fiats sociaux en eux-mêmes, détachés des sujets conscients qui se les représentent ; il faut les étudier en dehors de soi et des individus, comme des choses extérieures.

3-      La cause déterminante d’un fait social doit être recherchée parmi les faits sociaux antécédents, et non parmi les états de conscience individuelle.

 

Dans son étude sur le suicide, il va comprendre le suicide à partir de statistiques ; le suicide peut être expliqué par la constitution morale des groupes, et par le degré d’intégration des individus.

(La façon dont il a établi ses statistiques a été contestée, elles n’étaient pas fiables dans le recueil.)

 

(Dans une recherche, il est important de faire un chapitre sur les limites de l’étude, sur l’aspect aléatoire de la récolte des données ; Durkheim était assez narcissique, il n’avait pas le sens critique de sa production).

 

Texte de Durkheim (A) :

La vision Durkheimienne amène à l’idée de conscience collective. Un fait social ne peut pas être individuel.

Le problème épistémologique : la porte d’entrée est la société.

Ceci est lié au contexte du 19ème : aujourd’hui, on est dans une montée de l’individualisme, tout ce qui est collectif dérange ; au 19ème, on veut régler la question sociale.

CASTEL traite de l’émergence de l’individualisme au 20ème s.

Avant, on pensait qu’un symptôme appelait une solution (comme Sarkosy). Durkheim voulait chercher l’explication.

La sociologie est née avec la politique, autour des problèmes sociaux. Le problème c’est quand elle est fabriquée pour être réformiste.

Mais les présupposés de Durkheim sont fondés ; l’anomie, ça a été confirmé, c’est admis.

 

Weber, lui, ne fait pas que rentrer par l’individu, il recherche les régularités, l’agrégation des individus dans leurs grandes tendances. Il se demande si on peut définir un comportement d’ensemble.

 

Durkheim dit que le collectif est plus puissant, qu’il crée des forces qui vont conditionner les individus en particulier.

Ex des contes, de la mythologie : c’est une culture qui s’exprime, qui parle aux gens qui en sont.

(Durkheim et Freud ont entretenu une correspondance ; « Totems et tabous » a intéressé Durkheim qui était en train d’écrire « les formes élémentaires de la vie religieuse »).

 

Durkheim pour ériger la science a du se défendre de la psychologie qui menaçait son champ.

 

Gabriel TARDE : 1843/1904

Après une période de collaboration, il est devenu l’ennemi intellectuel de Durkheim. C’étai un avocat, brillant, il avait beaucoup de succès.

Il était contre les théories organicistes de la société.

Il intègre les sciences de l’esprit et de la culture dans l’explication des phénomènes sociaux.

C’est en luttant lui-même contre Durkheim qu’il va créer la psychosociologie.

Il était très intéressé par la psychologie naissante, mais il s’intéressait aux phénomènes sociaux.

 

Worms, Weber, Simmel et Tönnies vont écrire dans la Revue internationale de sociologie.

Vers 1890, Durkheim fonde la revue « l’année sociologique ». dans le premier numéro, il invite Simmel à écrire. Durkheim n’avait pas repéré qu’ils allaient s’opposer. Par la suite, ils vont s’ignorer.

 

Tarde va distinguer trois branches au sein de la psychologie :

·         La psychologie extra-mentale : les rapports de l’homme avec le monde extérieur en général

·         La psychologie intra-mentale : les rapports de l’homme avec lui-même.

·         La psychologie inter-mentale : les rapports de l’homme avec ses semblables, des êtres aux croyances, aux désirs et au sens communs.

C’est la psychologie inter-mentale qui va donner naissance à la psycho-sociologie.

 

En 1890, Tarde écrit « Les lois de l’imitation ». Il va mettre au fondement du lien social les principes de l’imitation. On copie avant d’être. Ca se fait du supérieur vers l’inférieur.

Il considère que les véritables innovateurs sont ceux qui se passent d’imitation.

 

Il a été le premier à dire que le criminel est loin d’être fou (à l’époque on invoquait la génétique), il est en manque de « similitude sociale » (dans son environnement proche).

 

Texte de G Tarde (B) « Qu’est-ce qu’un groupe social ? »

« Une collection d’êtres en tant qu’ils sont en train de s’imiter entre eux… » Idée qui rejoint la notion d’habitus.

 

« Le château d’eau social » (cf Lallement p 116) Une vision assez élitiste de la société ; « l’invention peut partir des plus bas rangs du peuple, mais pour qu’elle se répande, il faut une cime sociale, sorte de château d’eau social d’où la cascade continue de l’imitation doit descendre ».

(cf « la distinction » de Bourdieu »)

 

Digression sur « prolégomènes » : terme de J Beauchard qui ne fait pas partie du langage sociologique. M . trouve qu’on peut dire les choses les plus compliquées avec les mots simples. C’est le cas de l’école de Chicago ; même en anglais, ça se comprend aisément.

C’est un défaut de la sociologie, par volonté de se faire reconnaître, vouloir utiliser des mots pseudo-savants.

Il arrive que l’on invite un mot. Ex : M Chauvière « famillialisme » ; quand un auteur invente un mot autour d’une grande question, après x années de recherches : pas illégitime, il invente un concept.

On a bien inventé la parentalité ; (les politiques, selon M B)

A un moment, Bourdieu a utilisé un langage très compliqué pour éviter toute tentative d’interprétation.

 

« La misère du monde »: s’approche de Weber ; tous les Durkheimiens le contestent, disant que ça n’est pas de la sociologie.

 

Marcel MAUSS :

Va être celui qui va faire en sorte que la socio et la pycho se nourrissent mutuellement.

Il fait de la psychologie une source de connaissance au même titre que l’anthropologie et l’ethnologie.

Il s’oppose à Durkheim dans son cloisonnement de la sociologie.

 

Mauss a travaillé sur la notion de fait social total ;  il a fait entrer dans son travail toutes sortes de disciplines, qu’il n’a pas hiérarchisé (ça n’est pas son problème).

 

Ex : dons et contre-dons : des règles d’échanges, d’obligations, qui existent de façon à prévenir les éventuelles conflits ; c’est ce qui permet d’assurer une certaine survie aux groupes sociaux .

Dans cette théorie, et quelle que soient les communautés étudiées, toutes les disciplines interviennent pour former ce fait social total (histoire, sciences politiques, droit, économie, psychologie individuelle…)

 

Autre exemple : « Les techniques du corps » une mini-thèse ; il la soutient devant la société de psychiatrie.

L’idée maîtresse du texte : les façons d’agir et de se mouvoir de chaque individu sont des montages physio- psycho-sociolologiques ; le physique, le psychisme et le social y participent.

C’est une enquête menée auprès de groupes de femmes de différents milieux : les infirmières d’hôpitaux, les actrices d’Hollywood, les femmes maoris… qu’est ce qui fait se mouvoir individuellement et collectivement les corps humains ?

Il étudie les postures à l’accouchement, différentes, les techniques de sevrages d’un enfant, les techniques éducatives du corps, pour marcher, les pratiques de séduction féminine, la nage…

La façon dont on positionne son corps est socialement déterminée, mais le psychisme y participe également.

 

(Bourdieu s’en est inspiré)

 

Claude LEVY STRAUSS :

Est un peu l’héritier de M. Mauss, mais la dimension psychique n’est pas intégrée dans la pensée structuraliste, ça ne l’intéresse pas.

Lévy Strauss utilise des apports de Mauss sur le fait social total ; mais il ne prend pas en compte la psychologie alors que Mauss le faisait.

Lévy Strauss est plus proche de Durkheim que du courant de la psycho-sociologie.

 

La psychologie va être concurrencée par la psychanalyse, et il y aura de fortes convergences entre la pensée structuraliste et la pensée psychanalytique.

Lacan : dit que l’inconscient est structuré comme un langage.

 

Weber : une partie de sa pensée relève de la psychosociologie, mais il ne s’occupait pas de classer.

Simmel est dans la psychosociologie.

 

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NB : dans une enquête, une recherche, aller jusqu’à saturation des informations ; quand on a l’impression d’avoir déjà entendu, c’est qu’on a fait le tour de la question.

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