Prise de notes par HENRY Stéphane et Martine
le 14/10/04
La société française
A partir de deux axes :
Constat de la société française et son passé
A partir de ce constat, point de vue sociologique, ou le regard des sociologues sur notre société
Il est indispensable de savoir ou notre société s'enracine
Depuis la 2éme guerre mondiale, beaucoup d'institutions sont nées du pacte social.[1]
(Institutions issues de l'ordonnance de 45, la PMI etc…)
Démarrage du baby-boom – Les mères et les pères issus du baby-boom sont aujourd'hui des papy-mammies boomer
La société française délivre un message quelque peu universel, mais qui n'est pas forcément reconnu et accepté par nos partenaires européens.
La société française est un ensemble hétérogène. La place de l'Etat n'est plus centrale, coincée entre la mondialisation l'Europe et la décentralisation.
Les classes sociales sont diffuses. Il est difficile de distinguer les classes et on assiste la moyennisation des classes sociales, où la classe moyenne est dominante.
La société se désinstitutionalise différence entre l'école de la république des années 50 et l'école actuelle.
L'église se désinstitutionalise également ou le clergé n'est plus aussi présent que dans les années 50. Les paroisses n'ont plus leur curé mais un regroupement de paroisses ont leur curé. Ses membres ont généralement plus de 60 ans. On risque d'assister à une chute radicale du clergé dans les années à venir. Pourtant elle conserve une emprise gigantesque car nombre d'hommes politiques ou syndicaux actuels sont issus de leurs mouvements chrétiens comme la JAC, JOC,, avec les prolongements dans certains syndicats comme la CFTC.
L'église impose un modèle : le calendrier chrétien, le nom des villes des rues, les jours fériés sont la marque de ce modèle.
On assiste à un affaiblissement, mais ces prescriptions sont encore très fortes, notamment celles des mœurs et de la morale. Elle parvient aussi à réunir à l'occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse beaucoup de personnes mains non fidèles
Les juifs et les protestants, plus discrets ont aussi marqué les années 50 dans la création d'institution.
Concernant les musulmans, que certains considèrent comme la deuxième religion, il faut distinguer la pratique de la culture musulmane. Les pratiquants ne sont pas aussi nombreux que cela.
Désinstitutionalisation des syndicats. Moins de 2 millions de syndiqués en France
Perte de vitesse des syndicats, notamment ceux issus du PC en déclin est une explication plausible.
Le clivage Gauche/Droite fonctionne toujours, mais désormais l'entente est possible sur certains débats européens dans l'intérêt de l'Europe
Il est pourtant extrêmement important pour une société démocratique d'avoir des centrales syndicales fortes, qui ont joué pleinement leur rôle des années 50 à 70.
Aujourd'hui le syndicalisme s'est déplacé vers le public alors qu'auparavant il s'enracinait dans le monde industriel. Comme celui-ci est déclin en France, délocalisation, mécanisation, peu d'ouvriers peu qualifiés sous contrats précaires, chômage croissant le syndicalisme n'a plus de prise. C'est pourtant par le monde du travail que l'institutionnalisation se faisait.
Depuis une vingtaine d'années et par rapport aux années 50, le modèle d'ascension sociale change. Un fils d'ouvrier ou d'instituteur ne devient pas nécessairement un ouvrier ou un instituteur à son tour. Grâce la massification de l'enseignement, la formation continue, on accède plus facilement et en nombre à des emplois réservés avant à ceux qui avait la possibilité de suivre des études.
Nous sommes une société holiste[2], individualiste.
Le principe constitutionnel républicain ne reconnaît pas de minorité et dans une Europe qui doit accueillir des pays qui contiennent des groupes minoritaires reconnus, la France a une place ambiguë difficilement acceptée par ces partenaires.
Cependant ces 50 années passées ont été un enrichissement général. Nous avons plus de consommation, d'équipement de propriété, de loisirs. Mais pas pour tout le monde et selon le paradoxe de Tocqueville " Plus les besoins de ceux qui le demandent sont satisfait plus ils apparaissent injustes à ceux qui en sont privés"
La croissance du marché de la mondialisation
Dire que nous sommes contre ne sert à rien par contre militer dans un mouvement alter mondialiste présente un intérêt évident dans un rapport de force. Devant cette nouvelle organisation (la mondialisation) l'humain n'est plus beaucoup pris en compte..
La décomposition des groupes sociaux
La disparition du paysan. Nous entrons dans un monde sans paysans, mais dans un mode d'exploitant agricole qui se rapproche plus des méthodes de travail industriel que des méthodes plus artisanales de nos ex-paysans.
Nous assistons également à la disparition des mineurs, des sidérurgistes.
Massification plutôt que démocratisation de l'enseignement. Même si les classes sociales ont disparues elle s sont recrées artificiellement par l'école avec des filières et sous filières. Un bac pro ne permet pas de faire des études longues au contraire d'un bac scientifique ou littéraire.
De nouveaux clivages apparaissent "les nouveaux pauvres ou les nouveaux riches", la nouvelle question sociale. Aujourd'hui peut travailler beaucoup et toucher un salaire moins élevé que le SMIC qui permet à peine de quoi survivre. Il existe des similitudes avec les siècles passés.
L'exclusion c'est quoi ? On peut être pauvre mais nécessairement exclu. Aujourd'hui l'ensemble de la population découvre qu'elle a des droits et prétend les exercer. Elle manifestera aussi son mécontentement si elle ne peut y avoir accès.
Nous sommes un société de droit et de devoirs, il y a réciprocité même si la proportion entre le devoir et le droit n'est pas identique.
Nous venons d'une société marquée par le devoir, une société morale.
La trace des oubliés
Les politiques se sont aperçus, notamment aux dernières élections présidentielles qu'il existait 15 millions de personnes votantes dont on avait l'existence parce que pas nécessairement rattachés directement à la vie ouvrière. Ceux la même qui sont tentés de voter aux extrême et de changer d'opinion la fois suivante. Le vote est devenu volatile et il n'est plus possible de prévoir le vote comme cela était possible dans les précédentes décennies
Le dysfonctionnement de l'Etat et de l'Etat Providence
L'Etat coincée entre l'Europe et le local à créer la décentralisation lui permettant ainsi de ne plus prendre en charge un certain nombre de problème à la charge de l'Etat. Mais cette décentralisation octroyée par l'Etat, non demandée par le peuple est une forme de déconcentration.
La décentralisation rompt avec l'unité que sur le territoire, tout le monde doit une égalité de traitement. Par exemple un accident de la route sera traité de manière différente s'il s'agit du milieu urbain ou rural. L'offre de service plus importante dans le milieu urbain aura des conséquences directes et immédiates sur la vie de l'accidenté.
Nous attendons beaucoup de l'Etat alors qu'il est de moins en moins puissant. Le politique aujourd'hui en raison de la diminution de ses moyens est dans le compassionnel
Changement dans les modes de vie
80 % des personnes vivent dans les zones urbanisées.
Le HLM lorsqu'il fut construit était un progrès considérable puisqu'il permettait à beaucoup d'enfants de pouvoir partir du domicile familial ou était souvent empilé plusieurs générations.
Il accueillait de manière transitoire la main d'œuvre étrangère dans la France avait besoin. Construit rapidement, sans isolation sans penser à l'environnement aujourd'hui les populations vivent mal. Ces espaces de transition qui ont fonctionné pour beaucoup sont devenus des espaces de relégation.
On constate aussi un empilement des territoires administratifs qui comprennent des secteurs parfois logiques mais pas nécessairement.
Les villes se désemplissent au profit des périphéries, mais aussi des villes de province
La société tertiaire et de loisirs
Le tertiaire est devenu très important. 70 % des actifs travaillent pour le service. On a parfois du mal a distinguer ce qu'est le service ou le concepteur de logiciel peut croiser le chemin avec l'aide à domicile. Nous avons de plus en plus besoin d'interdépendance. Les loisirs en utilisent de manière importante.
On assiste aussi au retour de la tradition l'art de vivre, ou nous voyons de plus en plus de manifestations permettant de se raccrocher au patrimoine et la culture paysanne et historique.
La place des femmes
Les femmes ont toujours travaillé, même si elles ne participaient pas directement au système productif. La femme du boucher ou du boulanger tenaient la caisse, la femme au foyer assurait l'éducation des enfants, était dans les champs ou les potagers au coté des hommes.
Avec le temps, elles sont rentrées massivement dans le salariat. Un nombre de métiers ont été crées artificiellement pour les femmes notamment autour de la petite enfance, parce le dogme dit que ce sont les femmes qui naturellement savent mieux s'occuper des enfants que les hommes. De plus pose question s'il choisit ce type de métier.
Notre société semble se diriger vers le matriarcat [3], l'enfant est dans la plupart des cas confié à la mère, aux institutions dans les professionnelles sont des femmes, dans les loisirs des enfants ce sont aussi des femmes
Transformation des familles
Il n'existe plus un modèle mais des trajectoires ou des couples mariés on non vont rompre recomposé se défaire à nouveau. On peut rompre facilement le lien dans le couple mais il y a indissolubilité du lien de filiation. Cette filiation obligatoire rentre en contradiction avec le fait que le lin dans le couple n'est pas nécessairement maintenu.
Le vieillissement de la population
Dans 30 ans il y a aura plus de personnes de 65 et plus que de jeunes de 20ans. La société même si en théorie possède des éléments de réflexion n'est pas prête car il n'y a jamais eu de précédent.
La fragilisation des personnes et l'exclusion
La vie autour des personnes se désarticule sur les plans affectifs, familiaux, travail, loisirs où les cercles ne sont plus mêlés mais autonomes. En cas de perte de l'un de ces éléments, c'est peut être la perte des autres et qui vont conduire la personne en situation d'exclusion.
Le lien social s'est distendu. La société ne vaut que si elle est solidaire.
[1] (Un pacte social est généralement le résultat d'un consensus entre l'Etat ou les pouvoirs publics et les partenaires sociaux sur les orientations de la politique économique et sociale d'un pays et les équilibres à préserver entre les intérêts respectifs.)
[2] Société holiste, société moderne
« Un individu, dans la société moderne, appartient à plusieurs réseaux qui se chevauchent, tout en conservant chacun sa spécificité, son autonomie » : réseau professionnel, réseau familial, réseau religieux, réseau idéologique... A ces réseaux s’ajoute l’identité personnelle qui fait face à l’identité collective (nationale, religieuse, ethnique...). L’intégration se fait donc à plusieurs niveaux (réseaux, espaces...).
Dans la société holiste, les réseaux sont interdépendants, mais s’arrêtent à l’horizon du groupe.