Note de lina, en ajout sur notes de Stéphane
Les mutations de l'interprétation 2 le 16/12/04
Trois paradigmes seront étudiés dans cette séance :
1. Le nomadisme
2. La sédentarisation
3. Le réseau ou la nébuleuse
Les mutations des paradigmes (le modèle des modèles)
En science humaines comme dans les sciences plus dures (astronomie, physique etc…) il existe des modèles des modèles. Chaque paradigme peut être mis en cause par des problèmes auxquels ils ne peuvent pas répondre ou qui n'ont pas pu être prévu, car non découvert. Ex en physique : la loi de la gravitation mise en cause par la loi de la relativité.
Les trois paradigmes (nomadisme, sédentarisation, et le réseau) sont en ruptures les uns avec les autres.
Le nomadisme
Le nomade recherche toujours à aller derrière l'horizon, il est l'homme du milieu.
Propriété de passage, de milieu, d'éphémère, d'orientation. Importance du
cheminement, de la route. Cette flèche représente un sens avec une succession de points, chaque point est un milieu du milieu. Nomade = civilisation du milieu = collectif. C’est la matrice de la civilisation occidentale. Le nomadisme est par le croisement des cultures, à l'origine des civilisations occidentales. Nous sommes dans un paradigme de civilisation et on le voit par le biais de l’échange. Ce paradigme se retrouve dans la formation des sociétés = les sédentaires apparaissent.
La sédentarisation
La dominante de la sédentarisation est l'agriculture, qui a été longtemps en France la base de l'économie
Les propriétés de la sédentarisation sont le cercle avec son milieu, ses marges, ses frontières, sa permanence, fermée sur elle-même. Séparation intérieur et extérieur. Le paradigme = éléments de structurations.
Les sédentaires vont mettre en
valeur des représentations de l'ordre du proto-urbain, annonciateur de petites
villes, notamment en Mésopotamie et Égypte
(lire Les temps proto-urbains de Mésopotamie : Contacts et acculturation à
l'époque d'Uruk au Moyen-Orient de Pascal
Butterlin,
Jean-Claude Margueron
Le monde des réseaux, la nébuleuse.
Ce
type de société ou se superpose société de nomadisme et société sédentaire ne
peut qu'engendrer des problèmes critiques et conflictuels (La France jusqu’au 20ième
siècle, c’est l’agriculture puis l’urbanisation avec la montée en puissance des
réseaux) donnant lieu à la production d’un troisième paradigme, le monde des
réseaux, la nébuleuse.
La ville c'est l'ordre des réseaux, mais pas la sédentarisation.
Les réseaux ne sont pas stables, ils procèdent du nomadisme, du mouvement. Le réseau a un caractère mobile, avec néanmoins des points de centralité (permanence) "hub" ou centres transactionnels, ou la question de l'orientation se pose sans cesse.
Réseaux dont il faut comprendre le caractère mobile interne et externe, les points sont des lieux et donc conserve la typologie du cercle. Il n’y a plus de centre unique. Pour exemple, l’aéroport de Roissy, plate-forme avec ses lignes aérienes avec air France et l’ensemble des transferts dans tous les pays = système de redistribution
Dans le cadre sédentaire, il y a des routes et le croisement entraine une centralité = échange marchand, il y a affirmation d’un centre. L’orientation est problématique dans la nébuleuse car le passage est éphémère.
Tous ces paradigmes sont ambivalents, ils sont interactifs, ils possèdent des interférences. Ils nourrissent des valeurs contraires.
Malgré le "sprawling"[1]" à l'américaine, 'extension de la ville (mégapole), il y résilience c'est à dire une recherche de la permanence, avec plusieurs centres.
L’originalité de la nébuleuse = espace transactionnel lié à l’informatique, au virtuel. La nébuleuse va entraîner un phénomène de la globalisation, phénomène physique qu’il faut intégrer à l’informatique, apparition de la communication dématérialisée.
Dans cette nébuleuse de réseaux, c'est le sédentaire qui est le marginal, en ce sens qu'il n'a pas accès au réseau.
Ce paradigme de la nébuleuse engendre crise et conflit. Leur traitement se fera par le déplacement.
L'espace n'a pas de frontière, même si tout le monde recherche a délimité l'espace, a territorialiser. Le débat sur l'Europe pose la question de savoir ou sont ses frontières. (Voir "LA BATAILLE DU TERRITOIRE, Mutation spatiale et aménagement du territoire ,Jacques Beauchard Ed l'harmathan)
La question de la nébuleuse c'est de se centrer.
Nous sommes dans un système de réformes politiques constant destiné à corriger les interférences produites par et dans la nébuleuse. Mais ces réformes vont elles mêmes entraîner contraires au but recherché.
Dans cet univers de la nébuleuse, l'attribution du sens pose problème car elle
n'est pas prédéfinie.