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Octobre 2004 Novembre 2004 Decembre 2004

 

Notes de HENRY Stéphane  et Martine Gatineau                    le 2511/04

 

Les ages de l'intelligence

 

Remarques à l'attention des lecteurs

Ce cours a été particulièrement difficile à prendre en note, et toutes les annotations en italiques sont peu fiables, aussi j'attends vos contributions pour en faire une synthèse plus juste- Merci.

 

ELABORATION DE L’OBJET SOCIAL

 

Cours en deux parties ; I- Question de regard sur la société ; comment regarde-t-on le monde ?

                                     II- L’interprétation des sciences sociales. La pensée est une construction, une élaboration. Comment construit-on une pensée ?

L'objet social : comment appréhende-t-on le monde?

 

Il n'y a pas de faits, il n'y a que des interprétations plus ou moins légitimes, démontrables, ce qui est en opposition avec Durkheim qui dit qu'il faut poser les faits comme des objets. Durkheim tente de ramener les objets sociaux à des faits, à des lois.

 

I- QUESTION DE REGARD

 

Dans l’épistémologie (façon dont on construit la connaissance) de la connaissance, peut-on parler de l’unité de l’objet ? (famille etc)

 

L'objet social procède toujours du regard du sujet qui tente de le saisir. C'est de cette relation indissociable, de la réciprocité de l'objet et du sujet  que la construction pourra s'effectuer.

 

La validité scientifique ne peut se faire que dans le contrôle de l'interprétation respectant les trois critères suivants : distribution, représentation, attribution de la signification.

 

Le monde scolastique de l'époque antique/médiévale avait tendance à considérer l'objet comme totalement extérieur au monde qui l'entoure, constituant une rupture entre la matière et l'esprit, on parle de réalisme.

 

Parallèlement à la montée des sciences et techniques (loi de l’optique), à la Renaissance (Pascal, Descartes), l’homme a tendance à être considéré comme un automate. C’est un modèle positiviste et machiniste.

 

A la fin du XVIII°siècle, le monde devient une création catégorique de l'entendement (philo KANT), où la nature doit se plier au cadre de la raison. Le monde n'est plus une vérité copique mais une vérité codique, vision peu sympathique dans lequel ce monde là est vidé de sa substance, désincarné.

 

 Hegel[1] qui une conception moderne de l'objet, invente la dialectique (tout savoir est un mouvement de dépassement de soi), ou tout mouvement est un dépassement de soi) Cette dialectique de Hegel escamote, abolit l’opposition entre savoir pur et l’objet vu comme un « en soi »  Le "en soi" va se transformer par l'expérience (j'accepte de changer mon savoir pour l'adapter à l'objet, au monde. Le monde acquérant du coup une déterminabilité : le monde n’est pas fixe, il est variant, il possède une capacité à se transformer. L’objet, le monde devient un être « pour soi » et « pour l’autre » ; il apparaît une notion d’interactivité. Par ce processus de l'expérience, l'objet acquiert une déterminabilité, donc sujet à transformation et devient une relation entre les éléments d'une structure : notion de paramètres. C'est par l'expérience que l'on peut renouveler, remodeler des savoirs. Cela introduit une intention aux phénomènes, un rapport à l’altérité, une croyance dans un dynamisme à la fois des objets et du savoir.

 

Au 19éme siècle, le positivisme prend son essor (spécialisation des disciplines scientifiques, médecine, mathématique, astronomie, physique).

Dans cette épistémè[2]  du positivisme, ou la science tient une place prépondérante, c'est la mise à mort du théologique. La science n'est plus autorisée qu'à retenir des constantes logiques premières, statistiques, exprimées par des lois. L'objet apparaît comme le corrélat de méthodes scientifiques strictes chez les positivistes.

 

Selon Karl Popper, un modèle n'est jamais valable scientifiquement s'il n'est pas falsifiable. La science est vu comme un ensemble de connaissance destiné a être dépassé. Il faut être cependant prudent, car le premier risque est de considérer qu'il faut venir à imposer aux faits sociaux la rigueur des sciences exactes. Or les faits sociaux ne sont pas à considérer comme des choses.

 

La science est un ensemble de connaissances destinées à être dépassées par elle-même Les connaissances ne sont pas un ensemble fini, mais comme le dit Weber "la détermination d'un objet ne renvoie pas à une définition conceptuelle, mais à un signalement provisoire de limites, puisque la science n'est pas un ensemble fini, sinon il faudrait alors considérer cet objet comme un dogme[4].

 

L'objet renvoie à la méthode et réciproquement. Le contrôle des méthodes est crucial lorsque l'on étudie un objet.

 

Selon Lévi Strauss, fondateur du structuralisme[5], la forme n'est pas dissociable du fond. La phénoménologie[6] dit la même chose en termes différents.

 

La noèse[7] et la Noème[8] : l'objet perçu c'est une connaissance tournée vers l'objet et qui le construit en même temps. L'objectivité est liée aux lois, classification, quantification, à la constatation.

 

Les méthodes ne sont pas à utiliser comme des outils neutres. Le choix de la méthode est déjà un premier de l'interprétation, parce qu'elle participe au sensible, la représentation, la redistribution et à la signification de l'attribution.

 

II L’INTERPRETATION

 

La représentation est le fondement du regard de la sociologie, acte premier de la formation scientifique C’est la première étape de l’interprétation.

 

Les représentations sont faites d'affects, d'images, des scènes de vie.

 

L'interprétation, acte de l'esprit qui tente de rendre intelligible les êtres et les choses en introduisant une rationalité. C'est un acte de connaissance qui commence par un acte d'ordonnancement.

 

L'idéologie n'appartient pas à la catégorie scientifique. J.Baechler dit que toute formation idéologique ressort du dogme parce que 5 fonctions en procèdent :

  1. le ralliement (reconnaissance entre soi)
  2. la justification (parce qu'elle présente la fonction de tout couvrir)
  3. le voilement qui fonctionne par un système de représentations idéales qui viennent voiler des notions comme le progrès individuel
  4. La désignation et la marquage, ou volonté de normalisation,  qui va organiser le collectif, comme par exemple la moralisation .
  5. L'instrumentalisation du réel, organisation de la réalité ou donner une image de la société de manière simplifiée.

 

La distribution

C'est saisir la relation entre des phénomènes aléatoires  et leur fréquence, périodicité.

C'est comprendre la répartition d'un phénomène social dans l'espace, le temps et le nombre. L'interprétation se réduit donc au choix de la méthode avec au préalable une représentation de l'objet.

 

L'attribution de la signification, c'est mettre en comparaison ou en rapport avec d'autres phénomènes antérieurs pour établir la proposition du sens. Cette étape doit être suspendue, et reportée le plus tard possible en interrogeant tous les liens de causalité.

 

Le piège des sciences sociales est de s'arrêter à l'une des étapes, ou la distribution seule, ne fait pas valeur.

 

Le recours à l'enquête statistique est reprochable parce qu'elle ne passe suffisamment de temps à interroger l'objet. L'objet apparaît donc qu'entouré d'un halo d'affects, de prénotions, d'images. La représentation est déjà un savoir sensible.

La morphogenèse du regard de l'origine est importante (cartes, émotions, associations d’idées)..

Le concept est un outil pour mettre au clair des représentations.

 

Les différences entre masse et foule

 

La masse

La foule

C'est un flux

Des individus sans relations

La masse est individualiste

Indifférente, passive

La masse circule de manière centrifuge

C'est corps collectif, fusionnel

Suggestibilité collective

Sentiment collectif

Transgressive

La foule circule de manière centripète

 


 

[1] Hegel (Friedrich), philosophe allemand (Stuttgart 1770 - Berlin 1831). Sa philosophie iden-tifie l'Être et la Pensée dans un principe unique, le Concept          ; de ce dernier, Hegel décrit le développement au moyen de la dialectique, dont il fait non seulement une méthode rationnelle de pensée, mais surtout la vie même du concept et de son histoire. On lui doit      : la Phénoménologie de l'esprit (1807), la Science de la logique (1812-1816), Principes de la philosophie du droit (1821).

 

[2] épistémè (nom féminin(mot grec, science) Philos. Configuration du savoir rendant possibles les différentes formes de science à une époque donnée.)

[4] dogme nom masculin
(grec dogma, opinion)
1. Point fondamental et considéré comme incontestable d'une doctrine religieuse ou philosophique.
2. Croyance, opinion ou principe donnés comme intangibles et imposés comme vérité indiscutable. [4]

 

[5] structuralisme nom masculin
1. Courant de pensée visant à privilégier d'une part la totalité par rapport à l'individu, d'autre part le caractère synchronique des faits plutôt que leur évolution, et enfin les relations qui unissent ces faits plutôt que les faits eux-mêmes dans leur caractère hétérogène et parcellaire. (Le structuralisme, qui a dominé la vie intellectuelle des années 1960, a été illustré notamment par l'anthropologie culturelle de Lévi-Strauss.)

2. Ling. Démarche théorique qui consiste à envisager la langue comme une structure, c'est-à-dire un ensemble d'éléments entretenant des relations formelles.

 

[6] phénoménologie nom féminin
Philos. Méthode philosophique qui vise à saisir, par un retour aux données immédiates de la conscience, les structures transcendantes de celle-ci et les essences des êtres. La phénoménologie de Husserl, de Merleau-Ponty.

[7] noèse nom féminin
(grec noêsis, intelligence)
Philos. Acte par lequel la pensée vise un objet, pour la phénoménologie.

[8] noème nom masculin
(grec noêma, pensée)
Philos. Objet intentionnel de pensée, pour la phénoménologie.

 

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