Prise de notes par HENRY Stéphane et Martine le 28/10/04
Histoire du Travail social
I. Institution et doctrines
II. Les processus de professionnalisation
Références bibliographiques :
![]() | Revue Vie sociale n° hors série d'avril 95 – Guide bibliographique sur l'histoire des professions sociales. |
![]() | Jack Goody – Evolution du mariage et de la famille |
![]() | Chopart – Les mutations du travail social - Ed Dunod |
![]() | Georg Simmel - Philosophie de l'argent |
![]() | Adam Smith – Recherche et cause sur la nature et richesses des nations |
![]() | Robert Castel – La métamorphose du Social |
![]() | Topalov – Les laboratoires du nouveau siècle |
CEDIAS, 5, rue Las Cases Paris 7éme M° Solférino
Centre de documentation ouvert l'après midi avec une inscription préalable payante
Définitions : - Sociologie = regards critiques sur l'évolution sociale
- Le sens de la parentalité, c'est surtout les changements dans la configuration familiale ≠ de la restauration des fonctions parentales
I. Institution et doctrines
Périodisation
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1789 La révolution |
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1792 La première République et la "Terreur" |
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1804 1er Empire et création du code civil |
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1815 La restauration avec le retour des monarchies |
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1848 Le seconde République |
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1852 Le second Empire |
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1870 La commune |
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1939 Le Régime de Vichy |
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1944 La quatrième République |
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1958 La cinquième République |
Avant 1789, la charité chrétienne pourrait constituer un des balbutiements du Travail Social , c'est aussi la période métaphysique du Travail Social.
De 1789 à 1804 : Institutionnalisation de principes tels l'assistance publique, laïcisation d'établissements confessionnels
A partir de la période de restauration jusqu'en 1870, c'est la période philanthropique [1] avec la création des patronages, c'est-à-dire que des philanthropes prennent en charge une catégorie de population de manière bienveillante, en les "mettant" sous "protection". Durant cette période il est créé des maisons de corrections pour les délinquants mineurs. Cette initiative philanthropique était vue comme un progrès pour soustraire les jeunes délinquants du milieu carcéral plutôt réservé aux détenus adultes.
1840 : création des colonies correctionnelles et pénitentiaires, initiative philanthropique légitimée par une loi en 1850 Les colonies pénitentaires
Avec la 3éme république, une nouvelle génération de philanthropes composée de médecins et hommes de droit est à la base de la construction du travail social en créant notamment les PMI. [2]
Au 19éme siècle, nous voyons apparaître les premiers travailleurs sociaux qui sont les infirmières visiteuses.
Sous le régime de Vichy, les problématiques de santé vont servir d'ancrage aux pratiques sociales. Après 1944, dans un élan national de reconstruction apparaît l'action sociale ou jusqu'à présent il s'agissait plus d'assistance sociale. L'assistance sociale ne suffisait plus, il fallait l'action sociale pour transformer les comportements "déviants".
Il y eu aussi la période d'enfermement, largement décrit par M. Foucault, comme réponse à certaines problématiques qui exista de 1815 à 1970.
1970 apparitions de la sectorisation et de la territorialisation
1980 début des politiques de proximité, avec notamment la création de DSU et DSQ. (Développement Social des Quartiers)
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L'histoire, comme discipline a une fonction. M. Bloch [3] expliquait : "que on ne peut pas comprendre le présent sans en étudier le passé" Il critique les économiste qui n'ont pas assez de recul.
"L'ignorance du passé…
"C'est en étudiant le passé que l'on peut comprendre le présent"
"Comprendre les enjeux du présent en allant voir dans le passé"
"Si la société devait être immédiatement déterminée par les 10 ans qui précédent, elle serait donc tellement adaptable qu'elle en serait désossée " c'est à dire, qu'elle n'aurait plus de structure, ce qui est bien entendu exagéré car une société pour exister a besoin de structures bien antérieures à 10 ans.
Visions de l'histoire
1) L'histoire, un éternel recommencement ?
2) L'histoire n'est pas forcément une évolution linéaire progressiste. Il existe différentes postures adoptées par les historiens pour expliquer l'histoire ex : l'histoire est fait d'avancées et de reculs
L'histoire du Travail Social est alimentée par la croyance que l'accumulation de richesses pourrait résoudre les problèmes sociaux. Il est vrai qu'en matière d'hygiène, l'avancée de la médecine et des sciences ont pu faire reculer de grandes affections comme la tuberculose dont été plus durement frappé les populations moins bien protégées, en raison de leur condition modeste et pauvre.
Le Travail Social n'est pas une science. Il se nourrit des autres sciences - politique, droit économie, médecine, sciences humaine et sociologie.
Le Case-Work a essayé d'exister en tant que science autonome mais sans succès [4]
Le Travail Social ne peut pas évoluer en s'auto référant. Il dépend des définitions des autres sciences.
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Les controverses du traitement social autour de la question sociale
La charité est une racine du Travail Social ?
"Lorsque l'on donne aux pauvres, on ne le fait pas pour le pauvre, mais pour soi pour le salut d son âme" Georg Simmel..
On se fichait de connaître les besoins des indigents et encore moins de la manière d'y répondre.
L'Eglise ne faisait pas de l'action sociale. C'est une secte qui a réussi et qui a été reconnu sous l'Empire Romain par Constantin. Au départ de l'Eglise ce n'est qu'une poignée de personnes qui ont évangélisé des populations éprouvées par les rigueurs du travail et du temps. C'est après qu'en étendant son pouvoir qu'ont eu lieu massacre, guerres de religion et évangélisation forcée. Avant ces guerres, les cultes chrétiens et païens co-existaient
La révolution française marque une rupture fondamentale avec les pratiques de charité. Les conceptions révolutionnaires reprises ensuite par les intellectuels du siècle des "Lumières" jettent les bases du travail social.
Adam Smith écrit : "L'intérêt personnel ………………………….entre l'offre et la demande constitue un heureux mécanisme de régulation économique"
Voltaire, contre le fanatisme religieux défend les intérêts de la bourgeoisie
J. Lock s'oppose à toute intervention de l'Etat dans les domaines du religieux, de la famille et de l'industrie.
Parmi les plus sociaux, Montesquieu jette les bases de la séparation des pouvoirs législatifs, exécutif et judiciaire.
Rousseau et le Contrat social, ou le principe de société tendant à réguler les inégalités
Machiavel avec le "Prince" analyse la pratique du pouvoir
Fabrication de la doctrine sociale révolutionnaire
Elle s'est construite autour de l'idée inviolable et sacrée……… qui est consacrée à la puissance publique.
Les révolutionnaires indiquent que tout être humain à le droit à assurer sa subsistance, notamment par le droit au travail. R.Castel le démontre dans "La métamorphose du Social" que tout s'établit avec le travail.
Ceux qui peuvent solliciter les pouvoirs publics sont ceux qui ne peuvent pas travailler (indigents, enfants abandonnés, vieillards, malades sans ressources) et qui donc auront droit à l'assistance publique. Une exeption cependant concernant les indigents valides qui eux font l'obet d'un traitement différent ; la réadaptation par le travail. L'oisiveté est sévèrement réprimée
Ce sont les politiques qui en établissant des seuils, (SMIC, RMI, etc) définissent les pauvres.
Le principe de charité est évacué par le principe d'assistance.
Pour parler d'exclusion, Castel préfère plutôt la désaffiliation où le phénomèrne de l'exclusion est lié à la crise de l'emploi.
Le Duc de la
Roche Foucauld Liancourt [5]
, aristocrate lucide, est à l'origine de grandes innovations : le début du
système scolaire et la réforme des prisons
Le duc François Alexandre de la Rochefoucauld-Liancourt (1747-1827) était d'abord un homme épris de progrès scientifique et technique mais aussi du progrès social.
Grand voyageur, il s'inspire des réformes anglaises issues de la révolution industrielle, pour installer à Liancourt (Oise) la ferme modèle de la Montagne. Il y fonde L'École professionnelle des enfants de la patrie. Les enfants des militaires pauvres de son unité de Dragons se forment pour devenir officiers ou "maîtres d'ateliers".
Le catholicisme social va suivre une voie étroite avant de se développer considérablement. Sur ces questions, il faut suivre les positions de l'Eglise. La révolution en ayant dessaisi l'Eglise de ses biens, a pu bénéficier de grands établissements, (hôpitaux, …). Cependant les révolutionnaires ont maintenus le personnel religieux en place afin de pouvoir faire fonctionner ces établissements.
En 1891, l'encyclique rerum novarum écrite par le pape Léon 13, autorise ses fidèles à aller au peuple et à s'engager sur les questions sociales.
En 1905, la séparation des églises et de l'Etat – fin du Concordat. C'est un acte par lequel l'Etat ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte.
Parallèlement, avec la loi 1901 sur la création des associations, les œuvres confessionnelles ont le moyen de se faire reconnaître, et, par la suite vont pouvoir bénéficier de subventions pour remplir des missions que l'Etat ne peut ou ne veut prendre en charge.
Les catholiques sociaux, par leur existence ont constitué un frein au libéralisme, mais aussi aux idées marxiste et doctrines anarchiques. En repoussant toutes ces conceptions elles ont fabriquées leur propre doctrine.
Quelques pionniers :
Lamennais 1782-1854 [6] s'est particulièrement intéressé à l'éducation de la classe ouvrière, pour la moraliser.
Il défendait la liberté de l'Eglise contre la papauté et la liberté de conscience. Lacordaire et . ont été ses alliés qui avaient des points de vue similaires sur les questions sociales.
Villeneuve de Bargemont [7] a créé la Société des établissements charitables
Armand de Melun, qui fonde les annales de la charité, enclin aux réformes sociales
Frédéric Ozanam qui crée les œuvres de St Vincent de Paul [8]
Les radicaux socialistes et les solidaristes se sont appuyés sur la doctrine de Durkheim pour construire le Travail Social avec les catholiques sociaux.
II. Les processus de professionnalisation
Comment se construit un métier ?
Les courants sociologiques se référent à des grilles fonctionnalistes cherchant à définir des règles de l'organisation et de l'évolution de la société.
Regarder les tendances qui laissent place aux variables
Ces deux modèles ont permis de faire la sociologie de la profession
Le modèle fonctionnaliste considère la société comme un grand corps. C'est une vision biologique qui accorde beaucoup de place aux institutions et organisations de la vie collective
Selon le modèle fonctionnaliste, il faut 6 critères pour qu'une profession existe. Elle doit :
1) Etre exercée à plein temps
2) Comporter des règles d'activité (déontologie)
3) Comprendre une formation et des écoles spécialisées
4) Posséder des organisations professionnelles
5) Comporter une protection légale du monopole (loi pour effectuer la chose)
6) Avoir établi un code de déontologie (ex : secret professionnel)
Une profession naît d'un amalgame, d'une mise en cohérence de différentes activités, et qu'elles constituent un travail à plein temps.
[1] Philanthropie : Amour de l'homme
[2]
1849-années
1960 : L'ère de l'assistance
Dans un contexte d'industrialisation croissante, d'explosion démographique et
d'exode rural et en l'absence d'une politique de protection sociale,
l'Assistance Publique est chargée de l'ensemble des problèmes liés à la
pauvreté. En raison de l'étendue de la misère à Paris et de la diversité des
formes qu'elle revêt alors, les missions de l'Assistance Publique concernent
une part importante de la population : indigents, enfants
abandonnés, vieillards, malades
sans ressources.