UE1
03/02/2005
Questions par rapports au structuralisme et à l’approche du bouquin de Lallement : « analyse structuraliste des faits sociaux » : inclut Althusser : OK
Bourdieu : pour B ., l’aspect ou l’approche structuraliste n’est pas essentielle à Bourdieu ;
Lévi Strauss, anthropologue :oui bien sûr.
Michel Foucault : oui, recherche la structure commune à tous les discours sur l’enfermement.
Les contemporains, on a plus de mal à les définir, ils empruntent à plusieurs modèles.
Systémie : pas structuralisme, plutôt interactionnisme..
Structuralisme : cherche les structures communes à toutes les sociétés ; l’interactionnisme : les structures internes.
Weber est-il interactionniste ?
Goffmann : travaille plus sur les interactions. « Le sociologue n’a qu’à bien décrire, on comprend ».
Les interactionnistes ne s’intéressent pas aux valeurs ; courant pragmatique.
Simmel peut être considéré comme le point de départ de l’interactionnisme , -plus que Weber, car il s’intéresse aux formes.
LE STRUCTURALISME (suite)
« Les structures élémentaires de la parenté » Lévi Strauss :
L’idée de rechercher, quelles que soient les formes de familles, une structure communes à toutes, que l’on retrouve toujours. (approches contemporaine et historique)
C’est une idée assez nouvelle.
Lévi Strauss comprend que partout, dans toutes les sociétés, on trouve toujours :
1) « L’union plus ou moins durable, et socialement approuvée, d’un homme et d’une femme et de leurs enfants ».
c’est un phénomène universel, présent dans toutes les sociétés. Il dit que y compris dans la polygamie, il y a la première épouse, qui a un statu différent des autres.
La cohabitation dans nos sociétés : elle est socialement approuvée. (Quand la marge devient nombreuse, elle devient la norme)
Sociologiquement, c’est l’enfant qui fait la famille
Anthropologiquement, c’est le couple.
L’analyse structuraliste :
Ø A l’avantage de nous « remettre au carré » par rapport à la famille d’aujourd’hui ; nous permet de repérer que la famille contemporaine entre dans la continuité de la famille…
Ø Elle nous permet de nous interroger sur toutes ces familles qui n’entrent pas dans la définition structurale de la famille.
Ce qu’explique l’hypothèse structuraliste, c’est que les formes changent, les fondements restent. Le signifiant change, le signifié reste.
Les changements actuels remettent en cause l’institution, mais pas la famille.
Irène Théry, sociologue, s’est opposée au PACS au nom de l’anthropologie.
Anthropologiquement, la famille a une fonction pour la survie, la reproduction de l’espèce.
2) La division sexuelle des rôles :
Dans toutes les sociétés, hommes et femmes ne sont pas censés faire les mêmes choses.
Parfois, selon les sociétés, les tâches sont complètement l’inverse (femmes qui portent les choses lourdes, ou pas du tout…) : ce qui montre bien que ça n’est pas naturel, c’est culturel.
Il y aurait un besoin de la société de la complémentarité homme/femme > enfants (reproduction, survie…)
Notre société : différence entre les discours et les pratiques.
Il y a eu une enquête sur des femmes ayant été dans les mouvements féministes dans les années 70/75 : comment font-elles avec leurs compagnons ? que transmettent-elles à leurs filles ?
Résultats : beaucoup ont des femmes de ménage ; elles gèrent la maison ; leurs compagnons « ont beaucoup de travail » ; elles demandent beaucoup de choses à leurs filles…
(en 30 ans les hommes font ¼ d’heure de plus de tâches ménagères par jour…)
Dans les discours …
Dans les pratiques, on est « plombé » par l’anthropologie…nos représentations de la division sexuelle des tâches.
3) L’interdit de l’inceste.
Dans les sociétés simples, il n’y avait que deux clans : on savait qu’on épouserait forcément dans l’autre clan, pas dans le sien.
Dans les sociétés semi-complexes, les hommes échangent les femmes (ce qui serait encore une représentation…), donnent leurs sœurs à marier à d’autres hommes : « avec qui irais-je à la chasse ?…il faut des beaux-frères ».
Ø question de survie de la société.
Dans certaines sociétés : deux mères sœurs ou deux pères frères : on a des cousins parallèles.
Si c’est un frère et une sœur qui sont parents, leurs enfants sont des cousins croisés, qui sont parfois considérés comme plus éloignés.
La cousine croisée est destinée à son cousin croisé, mais il y a interdit entre cousins parallèles. (génétiquement, la proximité est la même) :
La famille : on n’en reste pas au biologique. Il s’agit de manipulation symbolique.
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Le structuralisme est critiqué parce qu’il n’explique pas l’acteur… - l’acteur, concept dominant du 20ème siècle : Crozier, Boudon, Touraine…(Bourdieu parle d’agent : l’agent est agi)
On peut les classer :
Système Action
Intégration Sociologie des organisations M Crozier Individualisme méthodologique R Boudon
Conflit P. Bourdieu Sociologie de l’action A Touraine
Raymond BOUDON : l’INDIVIDUALISME METHODOLOGIQUE :
Né en 1934.
Il a écrit :
« Les méthodes en sociologie » Que sais-je ? 69
« La crise de la sociologie » 71
« L’inégalité des chances : la mobilité sociale dans les sociétés industrielles » 73
« L’idéologie ou l’origine des idées reçues » 76
« Effets pervers et ordre social » 77
« La logique du social » 79
« Le dictionnaire critique de sociologie » avec F Bourricaud 82 (le concept de classe sociale n’y figure pas !)
« La place du désordre : critique des théories du changement social » 84
« L’art de se persuader des idées fausses, fragiles ou douteuses » 90
« Traité de sociologie » 92
« Le juste et le vrai » 95
L’idée de Boudon, ses principes : les individus choisissent rationnellement leurs comportements, leurs façons de vivre, en fonction de la société – ils poursuivent leur intérêt.
« Les comportements sont interprétés comme des actions entreprises en vue d’obtenir certaines fins » « Ce sont les actions individuelles qui, par agrégation, constituent les phénomènes collectifs ».
(Boudon et Bourdieu étaient en guerre)
Chaque individu a une certaine liberté de ses choix dans la vie.
Mais l’addition de ces choix n’est pas tout à fait neutre. La société est un peu plus que la somme des choix individuels.
Il théorise sur les effets pervers : ce sont des effets sociaux, de société, non voulus, non désirés, qui sont les résultats de la somme des choix et comportements individuels.
Ex : pour se déplacer plus vite, les individus font le choix individuel de se déplacer en voiture. Conséquence, effet pervers : des embouteillages. Pour y pallier, des contraintes : les feux rouges.
Il utilise une théorie des jeux : chacun calcule en fonction des coûts et des avantages ; met en place des stratégies…
L’école : l’inégalité des chances.. ;
Chaque famille calcule les avantages et les inconvénients d’un parcours scolaire : coût, nombre d’années…
(Cela peut aboutir à des choix de classe : ça n’est pas l’idée de Boudon).
Boudon dit que chacun choisit, en fonction de critères d’environnement (société) .
Tout en comprenant que chacun, aujourd’hui, mise sur l’école pour une ascension sociale ; tout le monde a compris l’intérêt de faire des études supérieures .
Ø Effet pervers : le niveau de tous augmente ; avec 3 ans de plus d’études, on a la même profession, la même position sociale (ex des instit. flagrant).
L’effet pervers de la somme des comportements individuels, + la désillusion vis à vis de l’école qui ne répond plus aux attentes…
L’effet pervers d’une loi : ex : l’API.
Les individus font des choix dans l’offre, c’est à dire en fonction de l’état de la société. Pour Boudon, l’acteur est contraint.
Ce qui est sous-jacent : une certaine idéologie ; le point de départ, la façon de penser la société, est libérale pour Boudon, marxiste pour Bourdieu. Leurs présupposés philosophiques sont fondamentalement différents, opposés.
Chacun ne prend pas au hasard l’un ou l’autre comme modèle.
Malgré tout, chaque modèle a une part de vérité – c’est vrai qu’il y a du déterminisme, c’est vrai aussi qu’il y a des stratégies individuelles.
Débat sur la démarche scientifique : les sociologues contemporains se sont éloignés du positivisme (stats, chiffres…) mais pas de la démarche scientifique.
La prise en compte de la subjectivité n’est pas moins scientifique.
Question : avec ses présupposés philosophiques, chaque sociologue démontre un peu ce qu’il veut démontrer ?
Là, on a les têtes de file, qui sont un peu des caricatures. Derrière, il y a plein de sociologues qui s’approprient les modèles, les appliquent…
L’idée d’aujourd’hui d’écouter les acteurs, de décrire, c’est aussi de poser le moins d’hypothèses possibles.
Le modèle hypothétivo-déductif, le plus courant, c’est :
- on pose une hypothèse
- on est quand même toujours surpris par les résultats ; il ne sont jamais vérifiés à 100%.
Poser des hypothèses n’empêche pas de faire advenir des résultats différents.
(A côté, il y a le modèle inductif : une personne représentative, un récit de vie…)
Les derniers ouvrages de Boudon : il travaille sur comment les idées fausses se répandent, comment des représentations fausses se diffusent…
Il se sert des sciences cognitives (fonctionnement du cerveau) pour expliquer.
L’influence des sciences cognitives : c’est le dernier modèle en cours…
La psychanalyse, la socio et l’anthropologie sont opposées dans leurs discours aux sciences cognitives.