UE1
06/01/05
M .
Il est intéressant de comprendre :
· Ce qui préside à la naissance des sciences sociales
· Les mécanismes qui font qu’elles évoluent.
Le paradigme de l’évolutionnisme :
Durkheim est-il un évolutionniste ? oui d’après M. ., mais pas comme A. Comte.
L’évolutionnisme n’est pas le même niveau de catégorisation que le positivisme et le fonctionnalisme, qui sont des modèles en sociologie.
Comte
Positivisme ; preuve, science
Théorie des 3 états : les individus sont pris dans les cycles des sociétés
Déterministe
Evolutionnisme finaliste
Durkheim
Fonctionnalisme
Vision organiciste de la société
Les individus agissent sous la pression de la contrainte, des règles sociales.
Déterministe
Evolutionnisme réformiste
Weber
Courants indéterministes
Phénoménologie
Acteurs qui possèdent le sens de leurs actions
Indéterministe
Interactionnistes
(Entre Durkheim et Weber) : Lévy Strauss
Structuraliste
Fait partie des courants de pensée déterministes.
Bourdieu est difficile à classer ; aurait fait cohabiter déterminisme et indéterminisme. L’habitus est déterministe, mais Bourdieu reconnaît une marge de manœuvre pour de nouvelles pratiques.
Comte est évolutionniste car il voit la société en évolution ; les 3 stades…il la voit comme une finalité. C’est un évolutionnisme finaliste.
Durkheim : ce qui compte pour lui, c’est apporter des réponses aux problèmes sociaux. C’est un réformiste moral.
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La sociologie qui va naître en Allemagne le fait sur des bases différentes ; cela tient à la personnalité et à la culture de ses promoteurs.
Les allemands et les américains n’étaient pas du tout soucieux de construire une discipline.
Simmel 1858/1918
(proche ami de Weber)
Philosophe et historien; s’intéresse à la psychologie ; est musicien.
Ce qui est important pour lui n’est pas tant le contenu des relations humaines mais le contenant (l’organisation)
C’est un des auteurs qui a permis au mouvement interactionniste d’émerger aux Etats-Unis.
Contrairement à Durkheim, il n’éloigne pas la psychologie comme caractère explicatif des comportements humains.
Ce qui l’intéresse, ce sont les rapports de réciprocité.
Il met en évidence la permanence des rapports de domination, quelque soit le lieu et le moment. (influence de Marx) ; par exemple : dans les formes que prend la politesse, le rôle du secret, la mode, la relation, la construction des villes…
Il laisse la place à la singularité des situations, ce qui ouvre une infinité de configurations.
Ø le point de départ de l’interactionnisme, vers 1920 aux USA. (piège de l’interactionnisme : on se perd).
Weber : 1864/1920
Contemporain de Durkheim ;
Il veut fonder un système sociologique. Mais il refuse de s’enfermer dans une discipline précise ; laisse la porte ouvert à la philo, à l’histoire, à la politique, à l’économie…
Il institue la sociologie compréhensive.
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En France, l’ethnologie et l’anthropologie ont fait évoluer la sociologie (qui avait été clôturée par Durkheim).
L’ETHNOLOGIE :
On peut la faire remonter jusqu’aux aux grecs ; Hérodote raconte avec précision les caractéristiques des peuples du bassin méditerranéen.
L’ethnologie, c’est la démarche du voyageur, qui note rigoureusement tout ce qu’il observe chez des peuples inconnus, qui compulse, dessine ou photographie des documents, les objets,, l’agencement des pièces, des villes, les usages et les coutumes des personnes (« indigènes »).
On examine l’autre –étranger- dans son quotidien.
La collection : c’est l’ethnographie ; c’est de la description.
Les racines de l’ethnologie : les descriptions de Marco Polo ; mais avec un caractère ethno-centré : la subjectivité très présente.
(C’est une méthode utilisable ; c’est très significatif de regarder les places, les objets… On trouve des lois. Il faut beaucoup de rigueur, mais c’est payant.)
D’une manière générale, l’ethnologie s’inscrit dans le paradigme de la découverte du bon sauvage (une mythologie) ; le sentiment d’exotisme…
Le contexte, c’est l’exploration, la découverte de l’humanité.
On va essayer de classer les stades et les modes de développement de l’organisation des sociétés, avec l’idée que la phase la plus accomplie c’est la nôtre.
C’est une discipline d’abord nombriliste. Elle va être mise en question par les découvertes de Copernic : la terre n’est pas le centre du monde (c’est le paradigme des lumières) ; de là on peut penser que sa société n(est pas forcément la plus valable.
Le moment où l’ethnologie devient véritablement une science, c’est avec le positivisme ; on va chercher une scientificité : systématisme, exhaustivité dans le recueil des éléments…
On peut aller jusqu’au recueil systématique de toutes les expériences vécues, observées, qui sont jugées significatives. > on cherche à avoir un maximum d’objectivité.
On peut lire : les carnets d’enquêtes d’Emile Zola ; Nigual Bartey ( ?) « l’anthropologie n’est pas un sport dangereux » ; roman, facile.
Ex : M. . a fait l’observation de ses collègues (30 p) dans leur lieu de travail (salle commune) ; comment ils arrivaient à se protéger de l’autre, vivaient un espace particulier de travail ; on peut voir comment chacun se situe dans l’équipe.
Il fallait typifier les gens ; il y a de grandes tendances. (nb : la discrétion c’est catholique)
A laissé traîner ses notes : ça a été très mal pris : c’était déroger aux normes du milieu, enfreindre une règle tacite.
Weber et les interactionnistes se situent par rapport à des règles. Observent qu’il y a des « techniques de freinage » dans le travail.
Dans le service social, l’interaction avec le client peut être plus ou moins géré par la secrétaire (le travailleur social renvoie…) Jamais personne n’observe ces phénomènes.
Péretz( ?) dit que la description très bien faite, avec exhaustivité et extrêmement de précision, doit suffire à montrer…
Le positivisme a fait évoluer l’ethnographie, dans le sens d’un effort de décentration par rapport à l’autre.
L’ethnologie démarre vraiment comme discipline avec Frantz BOAS (qui a des à priori, des défauts par rapport à la scientificité ; il ne considère l’échange qu’en terme économique.) Et avec MALINOWSKI, qui a essayé d’être exhaustif.
Ce qui est intéressant : les liens entre l’anthropologie, l’ethnologie, la sociologie, et les répercussions sur les sciences sociales aujourd’hui.
L’ANTHROPOLOGIE :
Au départ, se distinguait de l’ethnologie.
L’anthropologie désigne l’étude de l’homme au singulier (contrairement à l’ethnologie qui étudie les communautés ethniques).
Il s’agissait d’étudier les aspects physiques et l’anatomie des différentes espèces et des races humaines, du point de vue de l’évolution de l’espèce.
C’est tout ce qui appartient à l’étude de la préhistoire.
Puis ça a dérivé vers l’étude des institutions et des productions culturelles des institutions humaines ; des formes de communication en rapport avec la culture.
Ca a dérivé du squelette vers la culture.
Il y a une différence dans la genèse (avec l’ethno) puis ça s’est rejoint.
(la plus ancienne des villes retrouvée au fond d’une vallée avait une forme d’organisation non destinée à combattre, à se protéger).
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Les disciplines entre elles se chevauchent et se font évoluer mutuellement.
Il y a des ponts entre sociologie, ethnologie et anthropologie en France (pas avec la psycho).
Les ethnologues et les anthropologues ont avancé grâce à Durkheim, dont l’apport a été déterminant. Ils ont adopté l’idée de l’interdépendance des faits sociaux dans un système social donné.
Et la recherche de lois générales.
Mais c’est interactif ; Durkheim a construit sa pensée grâce aux travaux des anthropologues et des ethnologues.
Durkheim reprend à certains ethnologues l’idée de fonction (Radcliff Brown), et la pousse plus loin en développant le concept de structure sociale.
Durkheim s’intéresse à la société française ; les ethnologues et anthropologues aux peuplades primitives (ailleurs).
Les frontières entre les disciplines s’estompent entre les deux guerres, notamment avec Marcel MAUSS ; neveu et disciple de Durkheim, mais pas complètement dans la ligne. Il lui reprochait de trop cloisonner la sociologie.
MAUSS a ouvert les portes, notamment vers la psychologie ; il a intégré des éléments de l’ethnologie.
C’était une personnalité un peu comme Simmel, brillant et très ouvert.
Voir le tableau du Tome 1 de « histoire des idées sociologiques » de Lallement, p 172 : représente l’éclatement de la sociologie dans l’entre-deux guerres ; chacun y est allé de sa spécialité.
En 1924, M Mauss fonde l’Institut Français de Sociologie. Mais à cause de l’impérialisme de Durkheim, la sociologie ne vit pas tellement jusqu’à la seconde guerre mondiale.
Elle se renouvelle après, avec Raymond Aron, Alain Touraine, Edgar Morin, Bourdieu.
La sociologie reste une spécialité mineure jusqu’au milieu des années 50. C’est avec la fin de la guerre d’Algérie qu’elle connaît une phase d’expansion ; moins de préoccupations vitales : cela laisse la place au développement intellectuel.
Les années 60 : c’est aussi les formes de diffusion du savoir…
1964 : « le phénomène bureaucratique » de Crozier et Frieberg : le premier grand succès de la sociologie.
64 aussi : « les héritiers » .
Années 60/70 : il y a pléthore de sociologues, se réclamant de courants divers. La sociologie commence à être reconnue comme une science à part entière.
Les premières licences de socio datent des années 70 (Bourdieu a commencé en enseignant la philo).
C’est une disciplines toute neuve. Ne sera-t-elle pas éphémère ? avec la mondialisation…
Elle est née de la révolution industrielle, cherchait une explication scientifique pour trouver une réponse politique valide. Il n’est pas impossible que des politiques n’aient plus envie de se poser les questions comme ça…
(plutôt des réponses par les croyances ?)
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