"Au sein d'un univers posé comme ultimement un, la pensée répond à
une logique du multiple ; alors que dans un univers partagé entre
présence et absence surgit une pensée gouvernée par la visée de l'un",
p48
La sociologie mène à tout. Ainsi cette histoire de la religion se prétend
sociologique ce qui est l'occasion de révéler à quel point la position du
sociologue est intenable. Comme si on pouvait parler scientifiquement de la
religion, sous prétexte qu'on en aurait fini avec ses mirages. Cela faisait
bien rire Kojève qui remarquait qu'on pouvait toujours interpréter
sociologiquement le discours du sociologue à mesure même qu'il prétend
atteindre une vérité objective. Ainsi, la puissance de l'analyse mise en place
pour analyser le déclin de la religion épouse à la fin l'idéologie la plus
datée, celle des années 80 d'une fin des idéologies, de l'administration des
choses et d'une démocratie réduite au marché, se donnant ainsi comme récit
fondateur. Il y a une délectation savante dans la justification d'une sorte de
fin de l'histoire sous la forme d'un changement infini qui ne sort pas de la
passion du même pour nous faire accepter l'inacceptable et justifier
l'injustifiable. La réfutation de cet individualisme infantile et
irresponsable ne tarde pas à s'imposer dans toutes sortes de dépendances dont
témoigne la "fatigue d'être soi" (Alain Ehrenberg), la dépression de
l'individu autonome, incertain et insuffisant, ne pouvant trouver en lui-même
son fondement. Il semble que l'écologie puisse donner une autre issue à notre
autonomie dans un projet d'avenir.
Sans avoir aucune faiblesse envers la visée idéologique de justification du libéralisme individualiste, on peut reconnaître la force de la logique mise en place dans la décomposition du religieux, tout en constatant la reproduction de sa fonction première de répétition. En effet, s'il s'agit bien ici d'expliquer l'invasion moderne du changement, c'est, malgré toutes sortes de dénégations, sous la forme de sa permanence assurant la consistance de l'Etre (institution, procédure), d'un flux éternel, du "mauvais infini" qui est simple prolongation du passé, plutôt que sous la forme de négations successives, de renversements de situations, de ruptures, de bifurcations, d'une dialectique des sujets enfin qu'aucune institution ne peut contenir car ils peuvent effectivement transformer le monde.
Reste que ce livre nous permet de penser la hiérarchie comme intermédiaire entre l'unité (le holisme) des sociétés originaires et l'individualisme moderne, plutôt que de s'en tenir à l'opposition de Louis Dumont entre hiérarchie et individualisme. Il nous donne aussi une vision plus juste du rapport à la nature s'inversant dans le monothéisme et des fondements religieux de l'économicisme. Ce n'est pas une raison pour accepter cette métaphysique intenable comme une fatalité, comme si l'unité planétaire ne pouvait reprendre ses droits hors de la religion comme de la réduction de l'individu à une abstraction vide, isolée de toute dépendance sociale.
La passion des origines
Les religions originaires sont activement dévouées à la répétition du passé,
d'un temps des origines hors de notre portée et simplement reçu. C'est un
principe extrêmement stable et satisfaisant, une conception unitaire du monde
bien que séparé radicalement de l'origine comme le présent du passé. Ce
paradis perdu de la répétition du même qu'on appelle le sous-développement
ne résulte pas d'un déficit mais d'un effort renouvelé quotidiennement de
restauration de l'originel. Comme pour David S. Landes, le facteur
culturel est donc bien déterminant dans le développement économique. Le
paradoxe c'est que loin d'être étranger à cette passion de l'immobile, c'est
par l'appel à l'originel encore que le changement va s'imposer comme histoire
et progrès alors que l'idéologie du changement elle-même célèbre une
répétition infinie de notre quotidien. Nous vivons toujours dans l'immanence
d'un éternel retour et du cycle des saisons. La liberté n'a pas de sens dans
ce monde où il s'agit d'occuper sa place en conformité au Cosmos, à un éternel
passé.
Plus les dieux sont grands, plus l'homme est libre
Marcel Gauchet voit la rupture principale qui va enclencher tout le mouvement
historique dans la personnalisation des dieux, leur transcendance et leur
tendance à l'unification aboutissant à l'idée de création du monde par
un dieu vivant, c'est-à-dire non plus simplement une détermination par un
passé mythique originaire, mais la présence divine d'une création renouvelée
et la possibilité de l'innovation ainsi qu'un rapport personnel direct. Ce
n'est pas tout. "Plus les dieux sont puissants, plus ils donnent accès au
fondement rationnel de l'origine", plus le monde devient intelligible
(gouverné par la pensée), plus leur rapport aux hommes s'individualise et
s'intériorise dans une séparation du passé, de la communauté et de la nature
qui ne fera que s'accentuer ensuite.
Le péché originel
Le commencement est donc décisif. Les découvertes de Jacques Cauvin depuis la
publication de ce livre ainsi que les mythes sumériens permettent d'avancer
l'hypothèse que ce mouvement contre-nature n'a pas été spontané mais produit
comme réaction aux déluges ravageurs du réchauffement de la planète à la fin
de la dernière glaciation (-10000). La création sort de la destruction et les
premières divinités (La bonne Mère et le Taureau) sauvent la création contre
son créateur (comme Zeus contre Kronos) mais exigent que les hommes gagnent
leur vie en travaillant à leur place, à la place de la nature : les premiers
cultivateurs travaillent pour les dieux et non pour se nourrir. On a donc dès
l'origine des dieux la culpabilité humaine, le travail et la domination.
L'importance de la "création" n'est pas une nouveauté, elle a fait l'objet de
nombreuses spéculations ésotériques et religieuses. Dans le zodiaque, la
création correspond au Taureau justement et l'extériorité divine correspond à
la troisième personne (il).
Transcendance et liberté
Dès cette intrusion du présent dans le passé immobile personnifié par le dieu
créateur au-delà du temps cyclique, on peut dire que le sort de notre
modernité est joué dont le triomphe est pourtant si récent. La création
introduit en effet une séparation entre le dieu transcendant et le monde qui
n'existait pas dans le chamanisme et la magie des religions originelles dont
le dualisme omniprésent (mâle, femelle - yin, yang) est intérieur au monde,
réalités parallèles ou complémentaires. Le véritable dualisme n'est pas le
combat du bien contre le mal mais c'est celui qui sépare le dieu transcendant
du monde. C'est dans cette séparation que va s'introduire la séparation du
sujet et de l'objet, de l'idée (idéale) à la réalité (imparfaite), du
devoir-être à l'être. "L'immanence suppose la scission irrémédiable d'avec le
fondement ; tandis que la transcendance le rapproche et le rend accessible,
par sa distance même", passage de l'originel à l'actuel, du passé au présent.
La possibilité de la revendication, de la dénonciation du monde au nom de ce
qu'il devrait être, de raisons plus hautes que l'ordre établi, implique la
séparation du principe et de sa réalisation, du Dieu créateur et du monde
créé. Le monde acquiert ainsi, de par son imperfection même, une autonomie où
pourra se loger une liberté humaine sur le retrait de la toute-puissance
divine et c'est désormais à la liberté humaine de faire advenir le devoir-être
dans l'histoire en progrès. L'imperfection d'un monde déchu, l'impureté de la
chair par rapport à la splendeur divine réduisent d'abord cette libération à
un refus du monde. Du refus du monde à sa valorisation, il faudra sans
doute attendre l'incarnation chrétienne, mais si l'homme peut décider du
destin du monde par le poids de ses péchés, il peut aussi le sauver.
Domination et hiérarchie
"Dieu devenu Autre au monde, c'est le monde devenant Autre pour l'homme".
L'écart entre l'être et le devoir-être contient en germe la domination,
absente des sociétés tribales fonctionnant au consensus et voués à la
répétition des origines données une fois pour toutes alors que la religion
demande obéissance. La domination comme devoir-être extérieur est posée comme
le principe de la hiérarchie, définie ainsi comme une dégradation de la
société holiste et non plus comme son modèle (Louis Dumont). La domination
comme devoir-être imposé d'en haut, présence du principe divin comme
insuffisant en soi, porte en elle l'expansion et la guerre, la confrontation
et l'empire enfin d'une domination universelle. Il s'agit toujours d'être le
Maître du monde. Le despotisme est "l'arraisonnement des choses par
l'asservissement des êtres". Cette domination du devoir-être
institutionnalisée en hiérarchie (jusqu'à l'esclave) apporte la scission
d'avec l'être à l'intérieur de chacun de ses membres opposant l'intériorité à
l'apparence comme le vrai au faux, le bon au mauvais, les hommes aux barbares
mais surtout la Foi intérieure à la Loi extérieure où s'introduit pour chacun
la question de sa liberté, de son devoir-être intérieur et de sa
culpabilité.
La Révélation divine et le refus du monde
La dynamique de la hiérarchie et de l'Etat s'autonomisant de la religion va
produire des remises en cause de la religion dominante par des mouvements de
masse au nom d'une révélation historique. C'est un redoublement de la rupture
avec la tradition introduite par le Dieu créateur, une intervention dans le
monde désormais de la transcendance et qui a beaucoup de conséquences. En
premier celle de renforcer l'autonomie du monde qui perd toute transparence
pour se faire l'abri d'un secret, d'un sens caché à dévoiler, exigeant une
conversion individuelle du coeur. Le changement et l'avenir pénètrent le
présent comme l'apprentissage nous transforme. L'innovation est célébrée
(comme restauration de la tradition). L'intervention de l'interlocuteur divin
s'adresse à chacun par-dessus sa communauté et ses dépendances, sapant les
bases de toute hiérarchie et fondant l'indépendance des hommes sur leur
rapport direct à Dieu (ou à l'Empereur). Ce que la révélation historique
valorise c'est la conversion à l'authenticité perdue, la repentance de notre
vie passée, conversion individuelle qui nous délie du monde et de sa
communauté au nom de notre loi intérieure, refus du monde pour notre salut qui
dépend de nous, pour la vraie vie éternelle. C'est pourtant encore un chemin
vers l'immobile comme le seront les idéologies de la fin de l'histoire (du
communisme au libéralisme), une défense contre le changement, une liberté qui
se renie immédiatement dans l'engagement le plus définitif.
L'incarnation et le progrès
Si la révélation pousse au refus du monde l'incarnation permet sa
réappropriation. Là où le texte révélé du Coran ne laisse place qu'à un
conflit d'interprétation, l'incarnation divine pose la question du message
lui-même qui doit être transmis, de telle sorte que l'hérésie s'impose
comme risque de l'incarnation historique, incertitude sur la religion qui sape
sa domination et renforce l'autonomie du monde mais il n'est plus question de
rejoindre l'autre-monde quand il est déjà descendu ici-bas pour changer ce
monde-ci, le sauver de ses péchés. Notre salut devient ainsi la transformation
du monde pour réaliser le royaume de Dieu sur Terre. Notre place dans
l'Histoire sainte se compte à partir de l'incarnation de Jésus-Christ qui lui
donne date. C'est la puissance de la transcendance divine qui nous oppose à la
nature devenue notre objet de transformation pour le plan divin avant de se
séparer de la religion. L'homme acquiert la responsabilité de la nature et de
sa négation pour l'humaniser. En effet, ce n'est pas tant la prière que le
travail comme autonomie de l'être qui peut réaliser l'idéal de progrès, d'optimisation
comme devoir-être du croyant. Si l'incarnation dévalorise la voie
ascétique de fuite hors du monde, elle dévalorise aussi la médiation des
prêtres, de la bureaucratie du sens instituée comme Eglise. Ce n'est plus
seulement la hiérarchie sociale que la religion met en cause mais la religion
elle-même se trouve touchée par l'imperfection des oeuvres terrestres, perdant
ainsi de son autorité extérieure : religion de la sortie de la religion
appelant à une religion personnelle et à la réforme des institutions, c'est le
politique qui prendra dès lors son autonomie après la nature. Le
désenchantement du monde c'est un monde qui n'est plus organisé par la
religion, c'est là qu'il commence. L'Art y participe du même pas que la
science : "L'oeil du peintre nous éduque en secret à la distance froide de la
science ; et c'est la domination technique qui nous initie à la puissance
d'émotion du sensible pur".
L'homo oeconomicus
L'autonomisation de l'Etat par rapport à son fondement religieux ramène sa
fonction à une subjectivation de la société qu'il doit représenter. La
démocratie représentative serait ainsi contenue déjà dans l'autonomie du
politique comme auto-fondation de la société. C'est qu'à partir de là
l'autonomie va s'étendre à tous les champs, toutes les spécialités inaugurant
l'âge de la rationalité et du calcul. La religion ne perd pas tout pouvoir
mais participe par sa Paix de Dieu à détacher encore les hommes de leurs
dépendances et leurs solidarités guerrières pour favoriser le rapport aux
choses sur lequel se construisent économie, science, technique jusqu'au
réductionnisme sordide de l'individualisme libéral. L'individu précède
l'économie, le libéralisme politique précède logiquement le libéralisme
économique (il pourrait lui survivre). Le devoir-être qui séparait Dieu du
monde, totalité vacillante dans son insuffisance, se réduit à l'optimisation
des gains du calcul rationnel de l'individu isolé et performant. C'est bien
sûr une folie. "Le déclin de la religion se paie en difficulté d'être soi". Le
Citoyen rationnel de la volonté générale se construit justement sur
l'exclusion et l'enfermement de la folie. Pourtant il ne fallut pas si
longtemps pour réintroduire l'inconscient au coeur de la raison, la névrose
universelle ruinant la métaphysique de l'individualisme libéral et son
moralisme inutilement cruel. Les malades mentaux ne sont pas plus des
simulateurs que les chômeurs comme le voudrait l'utilitarisme rationalisant.
"Tout se passe comme si, du système des valeurs hiérarchiques au système des valeurs libérales, on échangeait une méconnaissance contre une autre : recouvrement de la nature par le social ou recouvrement du social par la nature". 127
La production de soi
L'individualisme objectiviste, le réductionnisme scientiste, encore fondés
(onto-)théologiquement ne sont pas le dernier mot de l'histoire du devoir-être
qui ne s'épuise pas dans le calcul et le rapport aux choses. Au contraire, à
partir de la "découverte de l'inconscient", le citoyen ne représente plus la
responsabilité rationnelle mais l'unité d'une personnalité au développement
autonome. Le changement devient imprévisible, l'avenir infigurable. Ce qui en
découle, c'est l'autonomie de la société civile par rapport à l'Etat,
c'est-à-dire sa régulation après-coup par une démocratie impersonnelle fondée
sur le conflit social et le marché, une réduction de la politique à la gestion
du changement. Au lieu de dépérir, l'Etat ne cesse d'étendre son empire sur
notre intimité et, dans son impersonnalité, monopolise de plus en plus le lien
social en passant du symbolique (représentation) à l'administratif (service
public). Son investissement dans l'avenir prend surtout la forme du
développement de l'éducation. Le déclin de la religion nous prive de la
possibilité de rejeter la charge de la cause sur l'Autre, nous laissant
responsables de nous-mêmes, de notre personnalité, de notre vie dans le
narcissisme autant que le refus de soi (de son sexe, de sa situation)
provoquant une grande précarité de l'identité avant d'être économique. "C'est
quand les dieux s'éclipsent qu'il s'avère que les hommes ne sont pas des
dieux"291 La fin de l'histoire semble combiner ici une démocratie
participative apaisée avec une toxicomanie considérée avec "le sérieux d'un
devoir et la contrainte d'un labeur".
"La foi dans le lien mystique avec l'autre est remplacée par la sécurité à la fois tangible et inconsciente que dispense l'englobant organisateur" 286
De l'autonomie à l'écologie
En dessinant ce parcours à gros trait on ne lui rend pas justice et
l'argumentation détaillée vaut mieux que cette caricature mais ce qui étonne
c'est la chute finale sur un discours de résignation à un individualisme
purement idéologique oubliant ses bases matérielles et ne voyant pas d'autres
voies que celle d'un abêtissement général dans un changement continuel où
"rien n'est possible" avec le vieux refrain de la fin des idéologies et la
glorification de l'entrepreneur. C'est le danger des spéculations abstraites
de retomber dans l'idéologie la plus plate, la plus descriptive et datée,
simple notaire de son époque. La reconstruction de notre histoire n'est là que
pour justifier notre présent en son éternité. L'histoire des idées méprise le
fait que l'individu dépend des institutions, qui peuvent changer. On fait
aussi comme si malgré son effacement, la religion pouvait continuer à
l'identique alors que c'est un événement historique qui doit provoquer bien
d'autres réactions, témoignant d'une étape datée. L'individu n'a aucune
consistance en soi et s'il ne peut plus se fonder sur la relation directe à
Dieu ou à l'empereur, il doit retrouver la solidarité avec les êtres et les
choses, trouver sa reconnaissance dans l'amour (confiance en soi), le Droit
(respect de soi) et le travail ou l'activité sociale qui apporte l'estime de
soi (Axel Honneth). De même, les conditions de l'individu véritablement
autonome du libéralisme n'ont véritablement existées qu'au début de l'époque
moderne en Amérique, avec la naissance du roman, du mythe de Robinson. Les
conditions de l'autonomie de l'individu et du marché étaient l'or comme
monnaie universelle et le salariat comme échange de son temps de travail (en
fait subordination) grâce aux machines et aux horloges, ainsi que l'immensité
de terres en friche à conquérir. Tout ceci n'a plus grand sens aujourd'hui et,
religion mis à part, on peut se demander si il y a un quelconque intérêt à
continuer cette fiction de l'individu autonome et responsable qui se précipite
dans toutes sortes de dépendances (sectes, toxicomanies, dépression. cf. La
fatigue d'être soi). N'est-il pas temps de reconnaître qu'il n'y a qu'une
fiction vide de sens dans un citoyen sans dépendances et que si les droits
abstraits ont eu un grand pouvoir de libération, ils ont aussi permis bien des
oppressions dégradantes. Ni la liberté, ni l'égalité ne sont des données
naturelles, égales à leur devoir-être. Il faut plutôt reconnaître nos
dépendances et solidarités effectives afin de construire l'autonomie de chacun
à l'intérieur d'un projet collectif, s'engager dans le développement humain,
l'investissement dans l'avenir. Non seulement nous n'avons pas intérêt à
feindre une autonomie des individus encore à conquérir, mais surtout nous ne
pouvons plus accepter l'autonomie de l'économie qui, pour être purement
idéologique n'en a pas moins des effets criminels. Abandonnant les prétentions
d'être cause de soi, l'écologie introduit un nouveau holisme non
religieux, la négation de la séparation et de l'autonomie des différents
champs sociaux, qui trouve sa légitimité dans l'avenir préservé et non plus
dans le passé originel bien que son souci du global renoue en partie avec la
prudence des sociétés traditionnelles. Nous devons quitter le monde du roman
et de l'enfance irresponsable pour une communauté adulte maîtrisant son destin
collectif.