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Entretien avec Mme S.... Directrice de l’association intermédiaire

"FARAIDE "

Après présentation de l’objectif de mon entretien…Mme S... se présente en tant que Directrice du service rôle qu‘elle exerce  depuis bon nombre d’années…

 

 

Quels sont vos objectifs comme association intermédiaire?

 

Insérer des gens, des demandeurs d‘emploi…à travers le travail que nous pouvons leur offrir.

Ceci est en fonction de l’offre que nous recevons de la part des particuliers qui s’adressent à nous pour demander nos services.

Les activités (l’offre à la quelle nous devons répondre) sont en grande majorité dans le domaine du nettoyage, ménage et entretien, ou dans le repassage, garde d’enfant,  parfois bricolage, etc.

Donc je vous précise que ce sont des particuliers qui nous demandent quelqu’un pour faire telle ou telle activité: garde d’enfant,  heures de ménage, de repassage…

Par la suite nous enverrons la personne compétente pour le travail à réaliser.

 

En ce qui concerne cette personne « qui devient salarié pour telle ou telle mission) nous lui assurons  un suivi et un accompagnement social ou autre…Souvent il s’agit de personnes qui n’ont jamais travaillé…des personnes qui sont en grande difficulté social et parfois aussi psychologique (dépression…par exemple)

 

Comment se met en place cet accompagnement?

 

L’accompagnement peut être de plusieurs natures, dont le trois principales sont:   - entretien préalable à l’embauche  permettant le diagnostic de la situation de la personne avec éventuellement une orientation vers un partenaire selon les besoins décelés,

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mise à disposition de la personne (effectué par la chargée de mission) avec suivi chez le particulier par l’envoi d’une fiche d’appréciation chez ce dernier.

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 présentation du travail qui peut apporter l’accompagnant et présentation de l’association.

 

Ce suivi peut être individuel ou collectif. Dernièrement nous organisons des sciences de formation collectives: apprendre à faire un CV, comment se présenter devant un employeur, comment s’habiller, etc.

 

 

 

Quelle type de population  est concernée par l’association:

 

Un fort pourcentage ce sont de femmes, deux tiers contre un tiers pour les hommes. (En grande partie de mères de famille qui veulent travailler pour acquérir une certaine autonomie…)

 

Origines et nationalités: Une bonne partie viennent d’Afrique noire et du Maghreb (60 °/°) contre 40 °/° des français.

 

Quelle tranche d’age:

Plutôt entre 30 et 50 ans.

 

Ce sont des personnes qui sont en grande difficulté sociale, il y a parmi elles,  beaucoup qui ne savent pas lire ni écrire…, celles qui  n’ont jamais travaillé, celles qui sont rejetés de partout…parce que n’ont pas de  diplôme…parce que ne savent pas se mettre en valeur…en fin, des personnes qui auront beaucoup de mal à se faire employer…

Vous savez les chefs d’entreprise ont aussi leurs exigences…

 

Comment vous arrivent t ils?

 

Ils viennent conseillés par des travailleurs sociaux, ou par « le bouche à oreille » ou par la lecture de notre publicité…notre association est bien implantée à Fontenay aux Roses et dans les communes voisines.

 

Nous intervenons sur un territoire préalablement défini qui comprend les communes de Fontenay aux Roses, Clamart, Sceaux, Bourg la Reine, Bagneux, Chatenay Malabry et Le Plessis Robinson

 

Si vous deviez me décrire comment est organisé votre intervention auprès de ces personnes…le premier contact, l’accueil…

 

Les gens arrivent à notre service sur rendez vous. La personne se présente avec différents papiers tels que: Carte d’identité, carte vitale, attestation de la sécurité sociale, certificats de travail, etc.

Une fiche de renseignement est à remplir sur place ce qui nous permet d’évaluer la lecture et l’écriture.

 

Ce premier entretien  nous permet donc d’évaluer les capacités et les difficultés de la personne rencontré et de proposer ce qui nous semble le mieux adapté en fonction de sa situation.

C’est à partir d’ici que se met en place l’accompagnement et suivi individuel dont je vous ai parlé tout à l’heure.

 

 

Pourriez vous préciser?

 

En fait l’accompagnement se déroule tout au long de notre intervention. Cet accompagnement prend plusieurs formes en fonction de la situation de la personne…Il y en a par exemple, des gens qui nous orientons vers le psychologue pour un ASR (accompagnement social renforcé), d’autres que nous orientons vers une formation, formations qui sont mise en place par l’association même: tests de repassage et de ménage; apprentissage dans  l’utilisation des produits d’entretien …

 

Cet année nous avons fait un atelier de relooking, une formation intitulée « organisation du travail » avec l’IFRAD, un perfectionnement repassage aussi avec l’IFRAD, et un module linguistique avec STARTER et l’ACIFE, atelier d’image de soi proposant des thèmes, par exemple sur l’hygiène corporelle, soins du corps, habillement…

 

En ce qui concerne l’accompagnement vers l’emploi notre action consiste à expliquer par exemple l’utilité d’un CV, sa rédaction, etc. Ensuite il y a les rendez vous pris auprès de l’ANPE… apprendre à décrypter les offres d’emploi…préparer des entretiens d’embauche, etc.

Nous sommes aussi en contact avec les services de travailleurs sociaux des circonscriptions de la vie sociale et les centres communaux d’actions sociales pour des personnes bénéficiaires du RMI et de l’API.

 

Dans l’exercice de votre mission il y a t il une durée préétablie dans le temps de votre intervention…

 

En principe notre intervention ne doit pas dépasser les deux ans. L’objectif est qu’au bout de deux ans nous arrivions à insérer les personnes pour lesquelles nous sommes intervenus.

 

Dans la réalité c’est tout autre chose. Il est difficile de tenir une durée, les gens qui viennent vers nous sont en très grande difficulté (je vous l’ai dit tout à l’heure) et donc il est difficile de respecter certains engagements. C’est d’ailleurs les problèmes que nous avons avec la DTTE qui nous exige des rendements et qui ne comprend pas le fait que nous continuions à nous occuper des gens au delà de la date fixée.

 

Vous me dissiez au début de notre entretien que votre structure est née en 1988...

 

 Oui, à l’initiative de M. Etalon, notre Président, un idéaliste, qui vient de partir il y a peu. Au début l’idée était de lutter contre le travail au noir…et de permettre aux personnes une meilleure reconnaissance à travers un travail , une formation ou un apprentissage.

Nous avons du beaucoup batailler pour nous faire connaître…et gagner la confiance de gens…pouvoir publics, collectivités, etc.

L’idée du départ était de ne pas recevoir des subventions, mais dans la réalité cela a été presque impossible.

 

Aujourd’hui nous avons une reconnaissance dans tout le département. Nous formons partie d’un collectif de quatorze associations intermédiaires.

 

Et pour votre fonctionnement? Avec quels moyens…

 

Nous recevons une subvention de la DDTE, nous sommes agrées par la Préfecture, agrément qui se fait tous les ans et au regard de notre activité réalisée…

 

Nous avons 10 personnes pour assurer les taches opérationnelles et régulières de l’association. - Une Directrice (CDI à plein temps)

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Trois chargés de mission « insertion » dont 1 CDI à temps plein et 2 CDI à temps partiel,

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Un chargé de mission « emplois familiaux » CDI à temps partiel,      

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Deux  assistants de gestion (2 CDI à temps plein)                                  

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Un agent d’accompagnement Professionnel(CDI à plein temps -emploi jeune)

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Un comptable (CDI à mi temps)

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Une secrétaire d’accueil (CDI à temps partiel)

 

Ensuite pour ce qui est de moyens matériels nous avons des ordinateurs équipes du logiciel GTA tournant sur le système d’exploitation de Windows et Internet.

Un mini service de documentation: abonnement à la revue « REBONDIR », abonnement aux ASH , et des documentations concernant des organismes de formation.

 

Pour ce qui est du locaux, nous avons trois antennes qui fonctionnent dans des locaux mis gracieusement par les municipalités de trois communes: Le Plessis Robinson, Chatenay Malabry et Clamart.

Il en est de même pour son siège à Fontenay au Roses.

Par contre le téléphone est à charge de l’association.

 

 

 

 

Quels sont les partenaires avec lesquels vous travaillez?

 

L’ANPE, avec qui nous avons signé une convention en 2004 mais dans la mesure ou ceci est très récent nous avons très peu des personnes qui nous sont adressés par l’Agence.

La maison de l’Économie et de l’emploi de Fontenay aux Roses avec qui nous avons des très bonnes relations, le CHRS de Bourg la Reine pour l’hébergement des femmes confrontes à de graves difficultés sociales (emploi, logement, etc) l’ARPEIJE (Alphabétisation et formation) l’AIB à Bagneux pour les jeunes ville avec laquelle nous avons aussi signé une convention en décembre 2001 dans le cadre d’un PLIE (plan local d’insertion pour l’emploi) et qui nous permet d’assister aux comites de pilotage mensuels validant ou non les entrées dans le PLIE de personnes qui peuvent etre déjà inscrites à l’association ou pour lesquelles il est conseillé de le faire.

 

L’objectif du PLIE est de mettre en cohérence les diverses politiques d’insertion et en complémentarité le réseau partenarial local existant, ceci afin de favoriser l’insertion socioprofessionnelle et le retour à l’emploi des personnes en difficulté. Il propose par exemple à un certain nombre de personnes de contractualiser un parcours d’insertion complet et sans rupture à l’issue duquel les bénéficiaires pourront obtenir: soit un emploi stable dans le cadre d’un CDD ou CDI, soit l’accès à une formation qualifiante.

 

En termes de résultat, quelles sont vos conclusions vis à vis de votre travail et votre mode d’intervention.

 

En 2004, nous avons eu 263 salariés en insertion, dont

207 ont bénéficie d’un accompagnement socioprofessionnel.

 

20 personnes ont bénéficié des savoirs de base (écrit, oral)

13 personnes ont obtenu un CDI

13 personnes ont obtenu un CDD plus 3 mois

2 personnes en autre contrat (cheque emploi service)

12 ont abandonné (pour des raisons de santé, pour déménagement, pour décision du salarié)

4 n’ont plus donné de leurs nouvelles

1 s’est installé à son compte.

 

A titre de remarque je peux vous dire que certaines personnes partent sans rien dire presque du jour au lendemain et réapparaissent  comme elles sont parties. De plus certaines sont hébergées, cette situation favorise ces mouvements permanents…

 

Quelles sont vos perspectives?

 

Ce que nous observons est que le niveau social de formation et de qualification des demandeurs d’emploi est de plus en plus bas, de ce fait il faut la mise en place des formations et des soutiens de plus en plus importants.

 

Nous allons tenter de reconduire l’expérience des ateliers sur « l’apparence de soi », l’objectif est de faire comprendre aux personnes à la recherche d’un emploi que l’apparence physique est importante lors d’un recrutement quelque soit le poste visé.

Nous souhaiterions mettre en place des groupes de parole afin que les aides ménagères puissent partager leurs impressions sur leur vécu professionnel…

La formation sur l’organisation du travail sera aussi à reprendre.

Et nous réfléchissons actuellement sur le type de formation que nous pourrions propose aux hommes. La formation d’agent de service semble être la plus adéquate actuellement.

 

Pour finir je pense que nous continuerons d’orienter les gens vers des CCP (certificats de compétences professionnelles) afin de les amener de plus en plus vers l’ASP

 

 

 

En aparté nous avons eu des échanges d’ordre plutôt politique que ne me semblent pas apporter des éclaircissements majeurs…a titre d’exemple:

Mme S...: Les lois Aubry nous ont fortement gêné dans le développement de notre mission. Par exemple, nous travaillions avec un grand nombre d’entreprises qui après les lois Aubry n’ont plus accepté de travailler avec nous…Ils acceptaient de prendre « nos usagers » pour de stages, et pour des petits contrats…mais avec la loi ils se sont vu être imposés des contraintes…