Synthèse de notes par  HENRY Stéphane  et Martine Gatineau

      le 13/01/05

Fondements et évolutions des disciplines en sciences sociales

Les rapports de la sociologie avec la psychologie

A la fin du 19 ^ème  siècle, l'affrontement entre la sociologie et la psychologie a donné lieu à la psychosociologie.

En France, il y a des rapports de concurrence entre les disciplines et les personnes qui les représentent. Il est difficile de cloisonner les disciplines entre-elles, mais tout ce passe comme-ci, pour s'institutionnaliser, les disciplines devaient se construire de manière différenciée, en opposition. Dans les autres pays d'Europe, elles se construisent encore d'une autre manière.

La sociologie s'est érigée contre et au dessus de la psychologie, en se différenciant de l'histoire. Durkheim dit que la cause d'un fait social doit être recherchée dans les faits sociaux antérieurs. Il existe donc de l'historicité dans les faits sociaux.

L’histoire est secondaire par rapport à la sociologie, c’est un élément qui contribue à l’explication mais non le fait central dans l’explication des faits sociaux. A l’époque de Durkheim, (3^ème République), l’histoire légitimait le politique. Pour Durkheim, on ne pouvait donc objectiver l’histoire.

En Allemagne, la sociologie pratiquée par Weber, s'oppose aux économistes parce que leurs théories (ces dernières) sont auto référencées, c’est-à-dire détachées du statut historique. (cf. éthique protestante et esprit du capitalisme : le maniement de l’argent est lié à des cultures.).

Le clivage préside souvent à la naissance de disciplines qui s'éteignent souvent avec la mort de leurs auteurs. Les successeurs de la discipline d'untel vont, pour se renouveler, devoir aller chercher chez d'autres, de la matière pour nourrir leur propre pensée.

A.Comte rejetait la psychologie.

La psychologie est née du croisement de la philosophie et de la médecine. C’est une démarche scientifique issue de l'introspection de l'analyse des faits d'une conscience. Le premier psychologue a été Théodule Ribot [1]. Il a fondé une théorie psychophysiologique [2]  de la personnalité, avec l'introduction d'une hiérarchisation des processus mentaux, du simple au complexe.

            -Maladie de la mémoire ;

            -Maladie de la volonté ;

            -Psychologie de l’attention.

Durkheim est en désaccord avec le fait que la psychologie puisse entrer dans la vision des faits sociaux. Il a une vision organiciste de la société. Il hiérarchise les disciplines en mettant au plus haut la sociologie et s'oppose à toutes théories psychologisante. Pour lui, la sociologie est une science qui va aider à stabiliser le régime de la République au travers du concept de la solidarité.

Les règles de la méthode de Durkheim

1. Les faits sociaux consistent en des manières d'agir, de penser et de sentir extérieur à l'individu et qui sont douées d'un pouvoir de coercition en vertu duquel, les faits sociaux s'imposent à lui.
2. Il faut considérer les faits sociaux en eux-mêmes détachés des sujets conscients qui se les  représentent. Il faut étudier en dehors de soi les individus comme des choses extérieures.
3. La cause déterminante d'un fait social doit recherchée parmi les faits sociaux antécédents et non parmi les états de la conscience individuelle.

La théorie durkheimienne prône l’idée de conscience collective (cf. le suicide). A l’époque, on désire régler la question sociale de façon collective.

Le collectif est plus puissant, il crée des forces qui vont conditionner les faits individuels.

G. Tarde[3]  est contre les théories organicistes de la société. Il intègre la science de l'Esprit et de la culture dans l'explication des phénomènes sociaux ; c'est en luttant contre Durkheim qui crée la psychosociologie.

Il fonctionnait avec Worms, Weber, Simmel et Tönnies. Ils créent la « revue internationale de sociologie » associant la psychologie et la sociologie.

Durkheim, quant à lui, fonde « l’année sociologique », purement française.

Tarde va distinguer 3 branches dans la psychologie.

1. la psychologie extra mentale, les rapports de l'Homme avec le monde extérieur
2. la psychologie intra mentale, les rapport de l'Homme avec lui même
3. la psychologie intermentale, les rapports de l'Homme avec ses semblables, c'est à dire, le rapport des êtres aux croyances, au désir et au sens commun. c'est ce dernier élément qui va donner naissance à la psychosociologie. Son œuvre "les lois de l'imitation" ou il dit en substance que c'est l'imitation qui préside au lien social. On copie avant d'être et cela se fait du supérieur vers l’inférieur. Il considère que les véritables novateurs sont ceux qui peuvent se passer d’imitation.

Il a été le premier à dire que le criminel n'est pas fou. Pour lui le criminel est manque de similitudes sociales, il n'a pas eu l'occasion de se référer à des exemples lui permettant de socialiser.

Mauss va faire en sorte que la psychologie et sociologie vont venir mutuellement  se nourrir. Il a travaillé sur la question du fait social total et pour cela n’a pas voulu hiérarchiser les disciplines.

L’idée du « don et contre don" mise en place sous diverses formes de manière à prévenir les conflits entre tribus, permet d'assurer une vie entre les groupes sociaux. Dans cette théorie de l’échange et quelle que soit la communauté étudiée, toutes les disciplines en sciences humaines interviennent pour former ce fait social total.

Les travaux sur les "techniques du corps" (thèse qu'il soutient devant la société psychologique), l'idée majeure du texte est que la façon d'agir ou de se mouvoir sont des montages physio-psycho-sociologiques, c'est à dire,  qu'à ces actes participent du physique, du psychisme, et du social. Son texte est issu d’une enquête menée auprès d’un groupe de femmes issue de différents milieux : les infirmières en hôpitaux ; les actrices d’Hollywood ; des femmes maoris. La question posée était : Qu’est-ce qui fait se mouvoir collectivement et individuellement les corps humains ?

Il va observer les postures d’accouchement, les techniques de sevrage etc. pour dégager en quoi l’attitude physique et psychique peut jouer sur la situation.

Les attitudes psychiques et physiques participent à la construction de l’esprit. Il y a imprégnation de la culture (annonce la théorie de l’habitus de Bourdieu).

Lévi Strauss, héritier de Mauss, la dimension psychologie n'est pas intégrée dans la pensée structuraliste. La psychologie sera concurrencée par la psychanalyse et il y aura de fortes convergences entre la pensée structuraliste et la psychanalyse.

Pour Lacan[4], la pensée et l’inconscient sont structurés comme un langage.