Synthèse de notes par HENRY Stéphane et Martine Gatineau
Cours de M.. le 6/01/05
Fondements et évolutions des disciplines en sciences sociales
Sociologie et psychologie
Auteur |
Modèle de pensée |
Caractéristique du modèle |
A.Comte |
Positivisme |
Recherche de la preuve par la science - Déterministe |
E.Durkhein |
Fonctionnalisme |
Organiciste – Contraintes des règles sociales – Déterministe – C'est un évolutionniste réformiste |
L.Strauss |
Structuralisme |
Déterministe |
M.Weber |
Sociologie compréhensive |
Les acteurs possèdent le sens de leur action |
L'évolutionnisme doit pouvoir apporter des éléments d'amélioration de la société.
Simmel (1858-1918), de formation philosophie, historien, intérêt pour la psychologie, musicien.
Il s'intéresse au contenant et au contenu des relations humaines. Ce qui est important ce n’est pas tant le contenu mais le contenant. Il n'éloigne pas le caractère psychologique des activités humaines contrairement à Durkheim. Intérêt de la réciprocité dans les activités humaines. Il fait attention aux rapport de domination, pas seulement dans le domaine économique comme Marx, mais a tous les aspects des relations et activités humaines. Il laisse place à la singularité des situations, ce qui ouvre à toutes les configurations possibles. Cela a été le pont de départ de l'interactionnisme américain.
En Allemagne, Weber, contemporain de Durkheim, veut fonder un système sociologique sans s'enfermer dans une discipline. Il laisse la porte ouverte aux autres disciplines humaines (politique économie, philosophie, histoire). Il institue la sociologie compréhensive.
La discipline, en France va se renouveler, grâce à l'anthropologie et l'ethnologie.
L'ethnologie [1] qui vient du grec – Hérodote [2] semble être le premier a raconter avec précision les mœurs des peuples du bassin méditerranéen. C'est la démarche du voyageur qui note tout ce qu’il observe chez les peuples inconnus, qui compulse, dessine, photographie des documents, des objets, l'agencement des pièces, les us et coutumes, l'observation de l'autre dans son quotidien. Ce repérage s'appelle de l'ethnographie.
Selon mes notes, (martine Gatineau) pour nos sociétés modernes, les racines de l’ethnologie sont les descriptions de Marco Polo. Le paradigme de la découverte des « sauvages » est la mythologie. Le mythe est entretenu par le sentiment d’exotisme (cf. Le voyage de Gulliver de Swift).
[L'anthropologie [3]a commencé avec la description de Marco Polo des croyances et mythes peuples qu'il rencontrait. C'est le contexte d'exploration des nouveaux mondes qui est à l'origine de l'anthropologie.]
L'ethnologie classe en stade et mode de développement des groupes sociaux avec l'idée que la phase la plus accomplie est la notre. Cette vision va être bousculée par les découvertes de Copernic, ou l'on doit se rendre à l'évidence que la terre n'est le centre du l'univers. Cela va préfigurer les « Lumières » avec un effort de décentration dans la compréhension de l’autre.
L'ethnologie devient vraiment une science, lorsque le recueillement des données va être systématique et exhaustif, le recueil de toutes les expériences observées et jugées significatives. En travaillant de cette manière c'est l'objectivité qui est recherchée.
Le positivisme en tant que paradigme a fait évoluer l'ethnologie par l'apport des procédures scientifique. Malinowski[4] a été l'un des pionniers dans ce domaine.
L'anthropologie désigne l'étude de l'Homme au singulier. Elle portant notamment sur l'étude des peuples de la préhistoire, à partir de leur squelettes. Cela a ensuite évolué vers l'étude des productions des activités humaines et leur organisation, rejoignant ainsi l'ethnologie. L'ethnologie se rapporte aux communautés ethniques. Il existe donc peu de différence entre l'ethnologie et l'anthropologie, su ce n'est que dans la genèse.
Les disciplines entre-elles, se chevauchent et se font évoluer mutuellement. Il existe des ponts entre les disciplines ethnologie et anthropologie. Les ethnologues ont pu faire évoluer leur discipline grâce à l'apport des travaux de Durkheim. L’ethnologie adopte l’idée d’interdépendance des faits sociaux dans un système social donné, avec une recherche d’idée de loi générale. Durkheim a construit sa pensée grâce à des travaux d'anthropologues et d’ethnologues, ou il a emprunté notamment l’idée de fonction en poussant la théorie plus loin et en développant l’idée de concept et de structures sociales
Les frontières entres les disciplines vont s'estomper entre les deux guerres avec les successeurs de Durkheim, et notamment avec Mauss[5] (neveu de Durkheim) qui a ouvert les portes de la sociologie durkheimienne avec l'apport de la psychologie !, avec également aussi des éléments d'ethnologie.
Jusqu'à la fin de la 2ème guerre mondiale, la sociologie ne vit pas. Elle connaît un regain d'activité avec Touraine[6], Morin[7], Aron[8]. La sociologie restera une discipline mineure jusqu'en 1950.
A la fin de la guerre d'Algérie, la sociologie connaît une phase d'expansion (le contexte politique calme favorise l'émergence de l'activité intellectuelle des sociologues). Dans les années 60-70, il y a pléthore de sociologues se réclament de courants divers. Dans les années 70, on enseigne cette discipline prouvant ainsi là sa reconnaissance.
Avec la mondialisation, le système économique actuel et à venir, la sociologie a-t-elle un avenir ?
[1]
ethnologie
nom féminin
(du grec ethnos,
peuple)
Étude scientifique des
ethnies, dans l'unité de la structure linguistique, économique et sociale de
chacune, dans leurs liens de civilisation propres et dans leur évolution.
[2] Hérodote, historien grec (Halicarnasse v. 484 - Thourioi v. 420 av. J.-C.). À Athènes, il fut l'ami de Périclès et de Sophocle. Ses Histoires, la source principale pour l'étude des guerres médiques, mettent en lumière l'opposition du monde barbare (Égyptiens, Mèdes, Perses) et de la civilisation grecque.
[3]
anthropologie
nom féminin
1.
Anthropologie sociale et
culturelle
:
étude des croyances et
des institutions, des coutumes et des traditions des différentes sociétés
humaines.
2.
Anthropologie physique
:
étude des différentes
caractéristiques des hommes du point de vue physique (taille, couleur et
réflectance de la peau, forme du nez, volume du crâne, forme des yeux,
proportions de la bouche, groupes sanguins, etc.).
Syn.
:
anthropobiologie
BIBLIOPLUS
L'anthropologie physique, ou anthropobiologie, étudie les caractéristiques physiques des différents peuples de la Terre. L'anthropologie culturelle s'intéresse aux langues, aux mythes des peuples. L'anthropologie économique étudie les formes de production et de répartition des biens de subsistance. L'anthropologie politique étudie les formes de pouvoir et de contrôle social, spécialement avant la formation de l'État. L' anthropologie religieuse s'attache aux croyances et aux rites des hommes. Les grands noms de l'anthropologie culturelle sont Morgan, Lévy-Bruhl, Marcel Mauss, Radcliffe-Brown, Lévi-Strauss.
[4] Malinowski (Bronislaw), anthropologue britannique d'origine polonaise (Cracovie 1884 - New Haven, Connecticut, 1942). Il est le principal représentant du fonctionnalisme (les Argonautes du Pacifique occidental, 1922).
[5] Mauss (Marcel), sociologue et anthropologue français (Épinal 1872 - Paris 1950). Il a étudié les phénomènes de prestations et de contre-prestations (Essai sur le don, 1925).
[6] Touraine (Alain), sociologue français (Hermanville-sur-Mer, Calvados, 1925). Il s'est intéressé à la sociologie du travail ( la Conscience ouvrière, 1966), puis à la sociologie générale ( Production de la société, 1973). [6]
[7] Morin (Edgar), sociologue français (Paris 1921). Il s'est intéressé aux problèmes de la culture, de ses moyens de diffusion, et à l'imaginaire social (l'Esprit du temps, 1962 ; la Rumeur d'Orléans, 1970 ; la Méthode, 4 vol., 1977-1991 ; Terre-Patrie, 1993).
[8] Aron (Raymond), écrivain politique français (Paris 1905 - id. 1983). Son œuvre couvre la philosophie, la sociologie, l'économie politique (les Étapes de la pensée sociologique, 1967).