Accueil Liens Calendrier 2004 Calendrier 2005 Calendrier 2006 Calendrier 2007

Octobre 2004 Novembre 2004 Decembre 2004

 

 

Synthèse de notes par  HENRY Stéphane  et Martine Gatineau       le 9/12/04

 Cours 9-12 6-01-05 13-01-05 20-01-05

 

Fondements et évolutions des disciplines en sciences sociales

 

Références bibliographiques :

Histoire des idées sociologiques, Michel Lallement Tome I des origines à Weber – Nathan

Histoire des idées sociologiques, Michel Lallement Tome II de Parsons aux contemporains

 

Qu’est-ce qu’une discipline ?

Définition : ensemble de lois et règlements qui régissent une matière ou une institution

 

 

En sciences humaines, les disciplines sont la philosophie, la psychologie, l'économie, la linguistique, la politique, l'histoire ou tout ce qui se rapporte à l'Homme et son environnement. La finalité de toutes ces disciplines ont ce point commun de répondre aux questions relatives à l’existence de l'Homme : qui suis-je ? Qui sommes nous ?

 

ü      L'homme s'étudie lui-même (qui suis-je, ou vais-je)

ü      Comprendre l'autre, l'étranger (anthropologie) Qui êtes-vous ?

ü      Comment pouvons vivre ensemble (sociologie)

ü      Comment en est on arrivé là (histoire)

 

Toutes ces questions dans les fondements disciplinaires peuvent se combiner, s'interpénétrer.

Toutes les disciplines en sciences humaines ne sont pas exactes. Si on peut saisir des disciplines bien définies, on peut noter aussi que dans ces disciplines, beaucoup d'articulations sont possibles tant dans les modèles de compréhension que dans les méthodes. Ex : on peut utiliser les méthodes des ethnographes[1] pour faire de la sociologie ≠ de l'interdisciplinarité[2].

 

Le contexte historique ont influence toujours les courants sociologiques.

 

Pour traiter un sujet on peut croiser les méthodes. Il y a interpénétration des disciplines. Les disciplines peuvent se chevaucher se compléter, mais il faut être prudent dans le maniement ensemble de certains courants de pensée qui ne peuvent se conjuguer.

 

 

La sociologie des associations depuis les évènements historiques et politiques de 39-45, avec notamment la montée du fascisme en Europe, les sociologues éprouvaient un intérêt craintif à l'égard des groupements et donc de leur étude en tant que fait social.

 

Nous devons lorsque nous traitons un sujet, absolument en identifier toutes les disciplines qui s'y rattachent.

 

Présupposé : L'identité d'une discipline repose sur ses fondements, c'est à dire, les motifs et le contexte qui ont présidé à sa naissance. L'évolution d'une discipline sera marquée par les paradigmes successifs qui traversent le champ intellectuel et parfois sociétal.

 

Chaque discipline exposée dans ce cours sera entrevue autour de la sociologie.

 

La sociologie

 

La sociologie est née à la moitié du 19 ème siècle comme le cas de plusieurs disciplines sauf l'histoire. Elle est issue de la philosophie (pensée grecque, Aristote, Platon qui réfléchissent sur la place de l’homme dans l’univers et des penseurs du siècle des lumières).

L’arrivée du christianisme a empêché l’évolution de ces sciences. La formule du « tout est de droit divin » explique tout.

 

A.Comte a construit une pensée scientifique en voulant se démarquer du métaphysique [3] Il y a nécessité de se référer au réel et d’apporter la preuve des théories en rejetant tout ce qui est de l’ordre du divin et de l’élaboration spéculative. On ne peut déduire la compréhension du social des principes qui se trouverait hors du social. C'est le social même qui doit faire matière, ce qui implique qu'on est recours à des méthodes.

 

Dans les années 1850, il y a eu sur le plan politique :

ü      Une mise en cause des monarchies de droit divin

ü      Des progrès important en science physique

ü      Des troubles sociaux engendrés par l'industrialisation et les modes de production

ü      Apparaît la question sociale dans tous les pays d’Europe (avec affrontement des conceptions)

 

Les grandes enquêtes du social

 

A cette époque, dans l'affrontement de plusieurs tendances (révolutionnaires, solidaristes, libérales) démarre l'objectivation du social. Le Dr Villermé[4] a essayé de comprendre ce qui se passait en allant sur le terrain des milieux ouvriers. Il répondait à une commande du gouvernement. Par sa manière de recueillir l'information, il a été le précurseur des grandes enquêtes sociales.

 

Fréderic Leplay, sous Napoléon III, concevait toute une pensée sociale fondée sur une étude des milieux sociaux.

 

  1. Les différentes postures

 

 La sociologie ne se façonne pas en dehors des questions politiques

 

 

1 ère posture.

Une conception sociologique a pour objet de réformer la société, c'est à dire, enrayer les désordres engendrés par le libéralisme, afin d'en éviter les extrêmes.

 

F. Le play, A.Comte, Touraine [5] , pour ces sociologues la sociologie est conçue pour l'action, la recherche suivie immédiatement de l'action. Pour Marx le but est de changer la société.

 

2 ème posture

C'est éclairer le politique. C'est la conscientisation [6] La sociologie est alors conçue pour orienter l'action politique (Durkheim, Castel, Bourdieu).

 

3 ème posture

 La neutralité axiologique : il s'agit de dégager la recherche des valeurs de l'action, c'est à dire, que le savant et le politique doit être dissocié. La finalité c'est de faire de la science pour la science (Weber, Simmel, Ecole de Chicago)

 

  1. La question des paradigmes

 

2-1 Le paradigme qui préside la naissance de la sociologie est le positivisme. La pensée positive est issue de la pensée scientifique dont le principe premier est la recherche de la preuve, pensée fondée sur l'observation et le raisonnement.

 

Le positivisme se réfère à la physique. A.Comte aurait souhaité appeler la sociologie la physique sociale. Cependant, ce terme était déjà utilisé par un démographe.

 

La pensée doit servir à fonder une politique positive qui s'appuie sur du raisonnement. La finalité de la pensée positive, c'est le progrès humain. Pour A.Comte la société est en constante évolution. A partir de ce postulat il a fondé la théorie des trois états

 

 

-         l’Etat archaïque ou téléologique correspondant à l’enfance de l’individu, à l’enfance d’une société dont le rapport est lié au surnaturel ;

-         l’Etat métaphysique : l’explication y est abstraite au moyen de théories, sophismes, raisonnements de l’esprit non fondé par l’observation. Cet Etat correspond à celui des régimes féodaux et militaires ;

-         l’Etat scientifique où la société est dîte positiviste et découle des progrès industriels, scientifiques et techniques.

 

La sociologie serait en haut de l’échelle de l’évolution des sciences.

 

 

2-2 L’évolutionnisme

lié à la découverte de Darwin : théorie de l’évolution des espèces. Les choses vont être pensées sur ou en référence à ce modèle.

Spencer : évolutionniste darwinien prône l’élimination naturelle des pauvres.

Durkheim s’y réfère de façon négative : la société est un tout interdépendant, si la société organique fonctionne bien l’évolution ne peut que se faire vers un meilleur.

L’idée d’évolution de la société chez Durkheim est différente de celle d’Auguste Comte. (alors là si on peut s’aider à voir quelles sont ces différences, je suis prenante …)

 

L'évolutionnisme 2. Anthrop., sociol. Doctrine selon laquelle l'histoire des sociétés se déroule de façon progressive et sans discontinuité.

 

 

Biliographie possible

 

Histoire des idées et de la pensée sociologiques

 

AKOUN, A., ANSART, P., (dir) Dictionnaire de sociologie, Le Robert/seuil, 1999.

ARON, R. Les étapes de la pensée sociologique. Gallimard, TEL, 1967.

BERTHELOT, J.-M. La construction de la sociologie, PUF, Que sais-je ?, 1993 (1981).

BOUDON, R., BESNARD, P., CHERKAOUI, M., LECUYER, B.-P., (dir) Dictionnaire de la sociologie, Larousse/Essentiels, 1989.

COMTE, A. « Cours de philosophie positive » in Oeuvres d’Auguste Comte, Anthropos, 1968, (1830-1842).

DURKHEIM, E. Les règles de la méthode sociologique. PUF, 1937 (1895).

DURKHEIM, E. Le suicide, PUF, 1960 (1897).

DUVIGNEAU, J. Durkheim. PUF, 1965.

FREUND, J. Sociologie de Max Weber. PUF, 1968.

HIRSCHHORN, M. et COENEN-HUTHER, J. (dir) Durkheim, Weber vers la fin des malentendus, L'Harmattan, coll. Logiques sociales, 1994.

KAESLER, D. Max Weber ; sa vie, son œuvre, son influence, Fayard, 1996.

LEFEBVRE, H. Le marxisme, PUF, Que sais-je ? 1948.

MARX, K. Le capital. Livre I, Garnier-Flammarion, 1969.

MONTESQUIEU De l'esprit des lois. T I et II, GF-Flammarion, 1979 (1748).

WEBER, M. Le savant et le politique. 10/18, 1963.

WEBER, M. L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme. Tr. fr., Paris, Plon, 1964.


 

[1] ethnographie nom féminin
Branche des sciences humaines qui a pour objet l'étude descriptive des ethnies.

[2] interdisciplinaire adjectif
Qui établit des relations entre plusieurs sciences ou disciplines.

[3] métaphysique [metafizik] nom féminin
(grec meta ta phusika, après la physique [cette connaissance étant, dans les œuvres d'Aristote, traitée après la physique].)
1. Partie de la réflexion philosophique qui a pour objet la connaissance absolue de l'être en tant qu'être, la recherche et l'étude des premiers principes et des causes premières.
          Conception propre à un philosophe dans ce domaine. La métaphysique de Heidegger.
2. (Souvent péjoratif). Spéculation intellectuelle sur des choses abstraites, et qui n'aboutit pas à une solution des problèmes réels.

 

[4] Villermé (Louis René), médecin français (Paris 1782 - id. 1863). Ses enquêtes, notamment son Tableau de l'état physique et moral des ouvriers dans les fabriques de coton, de laine et de soie (1840), ont été à l'origine de la loi de 1841 portant limitation du travail des enfants.

[5] Touraine (Alain), sociologue français (Hermanville-sur-Mer, Calvados, 1925). Il s'est intéressé à la sociologie du travail ( la Conscience ouvrière, 1966), puis à la sociologie générale ( Production de la société, 1973).

[6] conscientiser verbe transitif
Faire prendre conscience à (qqn) de la réalité (notamment, dans le domaine politique).

 

 

Accueil Liens Calendrier 2004 Calendrier 2005 Calendrier 2006 Calendrier 2007