Synthèse de Notes de HENRY Stéphane et Martine Gatineau le 2/12/04
Métaphysique : La référence est faite à des idées abstraites, "c'est la nature qui le veut" et cela n'est pas plus convainquant que la référence à Dieu.
Les modèles d'interprétation 2
Rappel du Plan de cet enseignement
Introduction
I. Le positivisme (A comte) vient des disciplines machinistes et physiques
II. Le fonctionnalisme (E.Durkheim) positivisme transformé
III. Modèles issus de la théorie marxiste (P.Bourdieu)
IV. La sociologie compréhensive (Max Weber) : comprendre subjectivement l'individu
V. Le structuralisme (Lévi Strauss) c'est la linguistique qui construit le structuralisme
VI. L'individualisme méthodologique (R.Boudon) ≠ opposé à Bourdieu sur la question de l'échec scolaire (Pour Bourdieu l'échec scolaire est déterminé par la catégorie sociale, alors que Boudon il s'explique par les choix familiaux.
VII. Les théories de l'acteur (Crozier)
VIII. Le courant pragmatique
IX. L'éthno-méthodologique et l'interactionnisme symbolique (Irwin Gofman – Ecole de C
II. Le fonctionnalisme
Il est le résultat du modèle précédent, le positivisme. L'essor de la biologie et des sciences naturelles a une influence sur le positivisme. Les transformations effectuées sur cette doctrine donne un nouveau modèle d'interprétation : le fonctionnalisme[1]. E. Durkheim [2] (1858-1917) philosophe et moraliste, héritier de A.Comte et du positivisme, en est le principal architecte.
Il écrit "Education et société", "La division du Travail social", les règles de la méthode sociologique", "Le suicide", "Les formes élémentaires de la vie religieuse".
Qu'est-ce qui fonde la société ? Qu'est-ce qui fait lien social ? Durkheim se pose ce type de questions dans un contexte social ou la société est en plein développement du machinisme.
Ce modèle essaye de comprendre à travers une approche rationnelle, objective et quantitative les fonctions de l'ensemble de la société, le comportement des individus.
"La division du travail social" pose bien la question du lien social. Il écrit dans cet ouvrage, que son époque voit se transformer le lien social par le développement de l'industrie qui influence les modes de relations entre les individus. Avec l'industrialisation, la société serait passée de solidarités mécaniques (lien affectif et lien de proximité) à des solidarités organiques ou chacun a besoin de l'autre par l'intérêt qu'il représente. (lien commercial).
Tönnies sociologue allemand (Riep, auj. Oldenswort, Schleswig, 1855 - Kiel 1936), auteur de Gemeinschaft und Gesellschaft (1887), ouvrage dans lequel il distingue le lien social de type naturel et organique (communauté) et celui qui est dirigé vers un objectif (société).
Au-delà de ce premier constat sur les transformations sociales, Durkheim se pose la question de qu'est-ce qui fait tenir ensemble les individus ? C'est la conscience collective, l'idée de nation est très présente au 19 ème et 20 ème siècle.
Dans son ouvrage, "Les formes élémentaires de la religion" il écrit : "ce qui établit la conscience collective, c'est de partager des valeurs, une culture (manière de dire, de faire et de partager) Au 19 ème la valeur est a rapproché du religieux. Il essaye à partir des faits religieux de voir ce qui fonde les valeurs du religieux communes entre toutes les religions, y compris dans ses formes les plus élémentaires, comme le totémisme [3].
Qu'est ce qui fonde le fait religieux ? Il expliquait : " Ce n'est pas Dieu qui fonde le fait religieux, c'est le besoin des société d'avoir des croyances et des valeurs partagées. Les sociétés sont des machines à fabriquer des dieux." Par extension, la société est capable de fabriquer des causes, comme la défense du drapeau, pour lesquels l'ensemble des individus sont prêts à se battre (guerre de 14-18)
De la religion on passe aux institutions qui sont les outils de cette conscience collective. Ce qui fait tenir la société ensemble, c'est la morale qui rassemble et qui contraint les individus à les faire tenir ensemble. C'est cela qui fait société et qui fait tenir les individus ensemble.
L'éducation est là pou transmettre l'ensemble des normes et contraintes pour s'y adapter.
Dans son ouvrage sur le "suicide", ou il en donne la définition suivante : mort qui résulte médiatement ou immédiatement d'un acte positif ou négatif accompli par la victime elle-même en connaissance de cause. Durkheim s'intéresse au suicide, parce que c'est l'acte privé et intime par excellence. Si l'on démontre que même cet acte dépend lui même de la société, cela veut bien dire que tout est déterminé par l'état d'une société. Cet ouvrage cherche à travers des statistiques à trouver les causes et à mesurer le taux social de suicide.
Le taux social du suicide = Nombre de suicide
Population
Il essaye de voir les causes, les corrélations, qui font augmenter ou baisser le taux de suicide.
Les Causes
Les états psychopathiques : Est-ce que le taux de folie est corollaire du taux de suicide ? Il indique au contraire que la folie n'est pas la cause du suicide et qu'elle est même inversement proportionnelle (plus on est fou moins on se suicide).
Il indique également qu'il n'existe pas de corrélations entre l'alcoolisme, les races, l'hérédité et le taux de suicide. Il constate par contre que le taux de suicide est plus important au printemps, la journée et dans la région Ile de France. Il n'est pas contagieux.
Il avance donc l'explication suivante : le taux de suicide augmente dans les société en crise tout comme dans les société en expansion. On se suicide dans les sociétés anomiques (absences de règles et de contraintes sociales).
L'hypothèse fonctionnaliste porte un regard qui n'est pas faux, mais qui reste incomplet………….
Ce modèle est beaucoup utilisé par les anthropologues et ethnologues en ce qu'il permet de comprendre le fonctionnement d'une société.
Ce modèle est le précurseur du modèle structuraliste.
C'est un modèle qui peut servir de soubassement à l'étude des onctions exercées par les membres d'une famille. La théorie des rôles est issue du fonctionnalisme.
IV. La sociologie compréhensive (Max Weber) : comprendre subjectivement l'individu
C'est un modèle qui s'est construit par opposition aux autres qui ne pouvaient répondre à certaines questions, notamment à celles de l'individu non traitées par A.Comte et Durkheim.
Les modèles positiviste et fonctionnaliste tente d'expliquer, tandis que le modèle de Weber, c'est la compréhension. La société s'explique par le comportement des individus et l'on travaille sur la subjectivité. En sciences humaines on comprend, dans les sciences "dures" on explique et on l'on recherches les causes.
Max Weber [4] est allemand. La société allemande et très de la société française. La sociologie allemande s'inspire de la philosophie, de l'histoire, la théologie et de l'économie. Celle de France s'est construite sur des sciences "dures".
La sociologie compréhensive s'inscrit dans un contexte philosophique.
Né en 1864, issu d'une famille industrielle, de droite, protestante, il étudie la philosophie l'histoire et l'économie. En 1905, il écrit "l'éthique protestante et l'esprit du capitalisme". En 1913, il écrit un essai sur la sociologie compréhensive. En 1917 "Sociologie de la religion", en 1918 "Le savant et le politique", 1920 "Histoire économique générale" – 1925 "Economie et Société".
Les héritages sont une philosophie qui est la phénoménologie [5] sujet étudiés par Hegel, Husserl, Heidegger [6], Sartre[7]. Cette philosophie s'intéresse à la conscience de soi, le sujet, l'intériorité, la subjectivité, les visions du monde. Nous ne percevons pas le même objet de la même manière.
La sociologie formelle de Simmel précède la sociologie compréhensive de Weber. Elle s'intéresse aux formes de relations entre les individus.
La sociologie historique a pour objectif de replacer les faits sociaux dans leur contexte historique et de formuler des hypothèses si le cours de l'histoire avait été différent.
Dans "Le savant et le politique" Weber est le premier à faire la distinction entre le savant et le politique. Le politique est le temps de l'urgence et de l'action. Le savant a un rapport au temps distancié, plus long. L'idée de Weber est qu'il faut comprendre l'action des individus.
Le raisonnement pour comprendre les faits sociaux, c'est d'avoir à l'esprit, que tous les comportements tiennent au raisonnement que les individus ont des valeurs, un rapport aux valeurs et un jugement des valeurs.
Il définit une typologie d'actions :
ü Les actions rationnelles par rapport aux valeurs. Ce sont des actions qui auront toujours un lien avec leur valeur.
ü Les actions par rapport au but. Ce sont des actions qui peuvent toutes s'expliquer par rapport à l'objectif. La fin justifie les moyens et ils peuvent rompre avec leurs valeurs premières du moment que le but soit atteint.
ü Les actions affectives ou émotionnelles. Ce sont des actions qui sont effectuées sous le coup d'une émotion, l'empathie, la peur.
ü Les actions traditionnelles. Ce sont des actions que l'on fait par tradition.
Cette compréhension implique de multiples causes, il faut essayer de faire le tour de l'ensemble des éléments, de porter plusieurs regards pour en s'approcher au mieux du "véritable" sens.
Il a une démarche inverse des autres sociologues (c'est la société qui agit sur l'individu) en privilégiant l'individu dans la société.
Il construit intellectuellement des "types idéaux" qui sont des constructions réunissant l'ensemble des caractéristiques d'un fait social ou d'un phénomène. A partir de cette construction "parfaite" il peut mesure l'écart entre son idéal type et le phénomène étudié.
Weber dit que le système de valeurs explique tout, et que les valeurs déterminent les systèmes de production. Il s'oppose ainsi à Marx, qui dit que l'individu est déterminé par les systèmes de production. Il écrit à partir de cette théorie "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme" ; le jugement individuel par rapport aux valeurs.
[1]
fonctionnalisme
nom masculin
1.
Sociol. Doctrine selon
laquelle la société est un système dont l'équilibre dépend de l'intégration
de ses diverses composantes. (Le fonctionnalisme privilégie l'étude des
mécanismes d'adaptation et d'intégration.)
[1]
[2] Durkheim (Émile), sociologue français (Épinal 1858 - Paris 1917). Il ramène les faits moraux aux faits sociaux, qu'il considère comme indépendants des consciences individuelles. Un des fondateurs de la sociologie, il a écrit De la division du travail social (1893), les Règles de la méthode sociologique (1894) et le Suicide (1897). [2]
[3]
totémisme
nom masculin
Organisation sociale
fondée sur le totem.
[3]
[4] Weber (Max), économiste et sociologue allemand (Erfurt 1864 - Munich 1920), promoteur d'une sociologie « compréhensive », utilisant des « types idéaux » (Économie et société, 1922).
[5]
phénoménologie
nom féminin
Philos. Méthode
philosophique qui vise à saisir, par un retour aux données immédiates de la
conscience, les structures transcendantes de celle-ci et les essences des
êtres. La phénoménologie de Husserl, de Merleau-Ponty
[6] Heidegger (Martin), philosophe allemand (Messkirch, Bade, 1889 - id. 1976). Selon Heidegger, seuls les philosophes grecs présocratiques savaient ce qu'était l'Être : Nietzsche, puis lui-même ont redécouvert que l'Être est un lieu de questionnement pour l'homme, et que l'homme vit avec, enfouies en lui, la mort et l'angoisse. C'est ce que Heidegger appelle l'« être-là » ou dasein (Être et Temps, 1927) ; Introduction à la métaphysique, 1952.) [6]
[7] Sartre (Jean-Paul), philosophe et écrivain français (Paris 1905 - id. 1980). Marquée par la phénoménologie et par Heidegger, la philosophie sartrienne connaît deux phases sans coupure chronologique nette. La première, axée sur l'existentialisme, considère la liberté comme le fondement de l'« être-au-monde », l'homme, et décrit son existence comme un combat moral entre cette liberté et son refus, la fuite vers l'en-soi, grâce notamment à la mauvaise foi (l'Être et le Néant, 1943). La seconde s'inspire du matérialisme dialectique et préconise l'engagement comme le seul comportement authentique de l'homme (Critique de la raison dialectique, 1960-1985). L'impossibilité de concilier engagement social et authenticité personnelle ronge Sartre dans sa vie comme dans ses héros. Sartre a développé ses idées dans des romans (la Nausée, 1938 ; les Chemins de la liberté, 1945-1949), des drames (Huis clos, 1944 ; les Mains sales, 1948 ; le Diable et le Bon Dieu, 1951), des nouvelles (le Mur), des essais (Situations, 1947-1976), un récit autobiographique (les Mots, 1964), une étude sur Flaubert (l'Idiot de la famille). En 1964, il refusa le prix Nobel de littérature. Après sa mort ont paru notamment Cahiers pour une morale (1983), Carnets de la drôle de guerre (1983) et Vérité et Existence (1989).